La présidente du tribunal correctionnel de Paris, Caroline Viguier, nous a administré une leçon de courage et n’a pas tremblé au moment de prononcer le verdict dans l’affaire Bygmalion. Elle a donné une leçon de droit et a considéré qu’il est des délits qui ne peuvent pas rester impunis.

On a trop souvent critiqué la justice et dénoncé son laxisme. Aujourd’hui Mme Viguier est allée au bout d’une procédure où, comme elle l’avait relevé, personne ne savait rien du dépassement extraordinaire du budget de campagne de Nicolas Sarkozy.

Le verdict est lourd pour l’ex-président, mais juste. Certes, il fait appel mais cette nouvelle condamnation fait tache : c’est la seconde peine qui lui est infligée. Et, pourtant, il continue à fanfaronner et à se considérer comme le deus ex-machina de la droite.

Depuis l’épisode du Karcher le 19 juin 2005 dans la cité des 4000 à La Courneuve, puis celui du « Vous en avez assez de cette bande de racailles ? On va vous en débarrasser », le 25 octobre 2005 encore, à Argenteuil, on savait que Nicolas Sarkozy est irresponsable au point de tenter de tourner une présidente de tribunal en dérision. On savait aussi que l’ex-président, bateleur de foule, n’est ni un orateur de talent, ni un poète qui pratique une belle langue, mais il s’est trouvé face à une juge qui, elle, a du talent et a su lui répondre avec élégance.

Sarkozy est condamné une seconde fois et ce n’est que justice. Il se croyait au-dessus des lois du fait de son statut d’ex-président ; il est redevenu un simple citoyen.