Sans bruit, dans l’indifférence des médias, malgré les dépêches de l’AFP, les magasins du Printemps de Strasbourg, Metz, Le Havre et Paris-Place d’Italie baisseront le rideau le 30 octobre prochain.

Des affiches ornent les vitrines : ‘’- 70 %’’, ‘’Articles ni repris, ni échangés’’. Certaines marques ont déjà enlevé leur stand. Le personnel est suffoqué, abattu et s’apprête à aller pointer à Pôle emploi.

Les syndicats, la CGT majoritaire en premier lieu, ont été moins surpris ; en 2013 quand le fonds du Qatar, Divine Investments SA, avait racheté la chaîne riche de 16 magasins en France, et après que la nouvelle direction eut expliqué que le Printemps se positionnait désormais sur le très haut de gamme et privilégiait les marques rares, les représentants du personnel avaient émis des doutes. Le délégué central avait même ajouté : « Le groupe Printemps n’est pas propriétaire des murs de ses magasins de province et il n’est pas certain que les investisseurs qataris aient le souhait de conserver ce réseau en l’état. »

Ce qui devait arriver arriva, le chiffre d’affaires s’est effondré. Résultat : les qataris ont décidé de fermer 4 des 16 magasins, les moins rentables dans un premier temps. Silence ! On ferme. Les employés à la rue.Au Qatar, on affiche un royal mépris pour les petites gens (on l’a vu sur les chantiers des stades en construction pour la coupe du monde de football de 2022). 

La patronne du fonds Divine Investments SA (ou DISA) est la fille de la seconde épouse du cheikh Hamad ben Khalifa al Thani et la sœur de l’actuel émir, Tamim ben Hamad al Thani. Donc, Hind bint Hamad al Thani, 35 ans, est diplômée de l’université College de Londres et d’HEC à Doha. Durant ses études, elle a appris les bonnes manières du capitalisme et, surtout, comme localiser ses activités dans les paradis fiscaux pour gagner toujours plus d’argent (Le Grand Duché du Luxembourg accorde des avantages fiscaux importants aux sociétés qui y installent leur siège, sous forme de ce qu’on appelle les rescrits fiscaux).

Au Qatar, on se réclame des principes de l’islam et des prescriptions sévères du Coran, mais pour les affaires avec l’Occident, on préfère les règles du capitalisme pur et dur. On reste sourd aux préceptes du Prophète !