La gifle de l’Australie– Le procédé est certes cavalier ; le gouvernement australien dénonce un contrat pour la fourniture de sous-marins par la France six ans après sa signature. La réflexion a été lente. La gifle est retentissante car la situation est rare.
Macron et son gouvernement, au bord de la crise de nerfs, éructent. Ils le font savoir haut et fort.
Macron rêvait de grandeur, à hauteur de sa personnalité ; le réveil est douloureux. Il a enfin mesuré la place de sa petite personne et du mépris affiché par les trois protagonistes, Australie, Etats-Unis et Grande-Bretagne (on peut supposer que Boris Johnson rit sous cape du bon tour joué au président français).
Hélas, les seuls qui auront les joues rouges après la gifle seront les salariés des chantiers de Naval Group à Cherbourg, et leurs familles. Leurs rêves de vie tranquille vont laisser place aux cauchemars quand ils devront se rendre à Pôle Emploi !
Le scandale– La privatisation du secteur de l’énergie (EDF et GDF) devait bénéficier aux Français ; la concurrence devait faire baisser les prix de l’électricité et du gaz. Là aussi le pirage s’est vite dissipé, l’électricité a augmenté de 50 % et le gaz de 60 % en 10 ans, provoquant une précarité énergétique sans précédent.
Le gouvernement en période électorale a cru utile d’annoncer un chèque de 100 euros aux 6 millions de familles les plus nécessiteuses. Et après ? Diminuer les taxes (de plus en plus fortes) et de taxer les bénéfices colossaux des fournisseurs d’énergie ? Comment oser imaginer une telle perspective qui briserait les codes enseignés à l’ENA et dans les écoles de commerce ?
Plus prosaïquement, Macron va puiser 600 millions dans la caisse de nos impôts pour faire croire qu’il est sensible à la situation des pauvres et qu’il va soulager leurs charges. Les riches actionnaires ont eu des sueurs froides ; ils sont rassurés : les dividendes des entreprises d’énergie seront saufs. Brillante illustration du trop célèbre : ‘’profits privés, déficit public’’.
Le piège– Usines automobiles à l’arrêt, chantiers du bâtiment à l’arrêt ; d’autres secteurs connaissent le même régime en raison de la pénurie de matières premières. Comme pour la pandémie, Emmanuel Macron et son gouvernement ont été incapables d’anticiper la crise. Les relocalisations, elles, se font attendre. Le brillant économiste et locataire de l’Elysée est pris au piège de sa politique du marché qui régule tout.
Quant à François Bayrou, haut-commissaire au plan, il ne se hâte pas pour produire un schéma permettant à la France de recouvrer la maîtrise des productions les plus stratégiques.
Conclusions de ces trois actualités : rien ne va plus dans le royaume de Macronie.