Une amie très chère, Claudine Cuvelier-Crinquette, expose actuellement à l’hôtel Mercure de Fontainebleau. Je connaissais son art ; cependant son exposition, brillante et originale, m’a encore mieux fait appréhender l’acte créatif d’une artiste autodidacte, mais qui, pour autant, maîtrise parfaitement sa discipline.
Chez elle, ou plutôt dans ses toiles, on ne trouve ni personnages, ni composition abstraite, mais un formidable équilibre des masses colorées et une originalité qui met en lumière une solide capacité à imaginer (à recréer, serait sans doute plus juste) des ambiances de volcans, de mers, de ciels et, plus récemment, de déserts.
Les toiles de Claudine Cuvelier-Crinquette transcendent ses obsessions ; comme tout artiste elle transforme le monde. Il n’y a aucune copie, mais bien reconstitution grâce à une capacité à imaginer à partir du réel un monde, son monde.
Au fil des ans et des toiles, elle a trouvé son identité artistique. Il n’y a jamais de doutes, ses toiles sont immédiatement reconnaissables. Avec une utilisation de matières solides (pierres, laves, sable, etc.) qui viennent alimenter son processus créatif.
En écrivant ces lignes, j’ai pensé à quelques phrases de Vladimir Velickovic, cet artiste yougoslave de la douleur et de la violence, quand Claudine Cuvelier-Crinquette, elle, traduit surtout l’immense beauté de la nature, mais aussi sa dureté envers l’homme :
« L’image est à tel point ancrée en moi qu’elle devient exclusivement un problème de peinture. Il s’agit de la rendre avec les moyens que j’ai, et la rendre la plus efficace possible. Le concept intervient dans l’organisation de l’image, la mise en place, et à partir de là, je place mes éléments, le corps, c’est-à-dire mon arsenal. C’est un va et vient, une approche, le dessin de la pensée à la main. Souvent je déchire jusqu’à trouver. »