Les grands éditorialistes asservis aux milliardaires qui contrôlent les grands médias sont en furie ; Taha Bouhafs se prétend journaliste. Pour eux, il est un militant, pas un journaliste. Le jugement est définitif ; une seule voix s’est élevée dans le chœur de ceux qui attribuent les qualifications au nom de toute la profession, celle de Jean-Michel Apathie. 

Cette fureur n’est guère étonnante ; Taha Bouhafs dévoile des choses qu’eux n’ont jamais dévoilé : ils sont, eux, des militants de la pensée d’Emmanuel Macron et du libéralisme absolu et ils affichent le même mépris que le président de la République vis-à-vis des ‘’soutiers’’ de l’information. Et ils se permettent d’excommunier ceux qui ne partagent pas leurs analyses.

Pour être reconnu par le cénacle, il faut par exemple se déchaîner contre les salopards de grévistes, et contre les dangereux manifestants. Il faut se tenir à distance de ceux qui n’ont rien et adorer maîtres et serviteurs. Leur journalisme ne sort ni de leurs bureaux, ni de leurs studios. Leur courage est très limité : ils ne débattent pas, sinon entre eux, et ne sortent que rarement de leur ‘’entre soi’’.

Ils nient leur militantisme pour le libéralisme (militant est un gros mot !). Ils se vautrent dans la compromission, préservant ainsi leurs salaires plus que confortables et leurs collaborations multiples (dont ils prétendent qu’ils ne les doivent qu’à leur talent ; quelle prétention !). Ils sont les laquais des Arnault, Pinault, Drahi, Niel, Lagardère, Kretinsky, Bouygues. Sans vergogne.

Quoi qu’on pense de Taha Bouhafs, qu’on partage ou non son traitement de l’information, il faut se féliciter que de tels journalistes existent encore.

Mais pour combien de temps dans un paysage médiatique en voie de normalisation par le fric et la pensée libérale ?

Macron et ses amis sont en train de verrouiller l’information et encouragent toutes les opérations de prise de contrôle par ses obligés, même pour des quotidiens régionaux en perte de vitesse (Capton à Paris-Normandie, Niel à Nice-Matin, etc.).

Nos brillants éditorialistes n’en parleront pas. Silence, on encadre l’information.