La nouvelle est affligeante, Jean-Pierre Elkabbach est de retour à Europe 1 !

Passons sur son âge, 83 ans quand même ; mais insistons plutôt sur ses principes professionnels.

Il a été épinglé à de multiples reprises sur ses manipulations de l’information et ses connivences avec la droite. Par exemple, Médiapart avait révélé qu’en 2013 avant une interview (déjà sur Europe 1), il avait soumis ses questions à Brice Hortefeux et même les réponses. Dans mon dernier livre (Journalistes, brisez vos menottes de l’esprit, Editions Maïa) j’ai dénoncé son interview complètement biaisée du directeur général de la gendarmerie en décembre 2018, non plus sur Europe 1 d’où il avait été écarté en 2016, mais sur CNews.

Le très brutal Vincent Bolloré avait tendu la main à un journaliste comme il les aime, c’est-à-dire de plus en plus à droite, et il l’avait promu conseiller personnel.

Elkabbach est le parfait exemple de journaliste de connivence avec la droite la plus rance.

L’octogénaire est flatté de revenir sur Europe 1, faisant croire que c’est Arnaud Lagardère « qui a eu une idée (de le rappeler sur la radio) que Vincent Bolloré a trouvé excellente ». Et pour cause : c’est Bolloré qui dirige dorénavant l’empire Lagardère. Elkabbach ajoute : « Avec la garantie de me laisser une liberté totale dans mon travail. » Avec lui, Bolloré n’a aucun problème ; les deux hommes sont en parfaite communion idéologique.

Au journaliste du Parisien qui l’interrogeait s’il était en phase avec les changements qui s’opèrent sur Europe 1, le recordman de longévité (« Depuis l’avènement de la Ve République, j’ai participé à toutes les campagnes présidentielles. ») avoue plein d’enthousiasme : « Tout à fait. » ».

Réponse dédiée à tous les journalistes virés par Bolloré sur iTélé, CNews, Canal+ et désormais Europe 1 pour leur manque de flexibilité.

Et Elkabbach ne se voit pas partir à la retraite, malgré son âge et sa récente maladie : « J’ai l’énergie de trois types de 25 ans, l’expérience en plus ! » Il ajoute : « Je compte bien participer à la résurrection d’Europe 1, en tirant l’antenne vers le haut. »

Remarque dédiée à ceux qui l’ont précédé et qui, selon lui, ont abaissé le niveau.

Il est toujours aussi sympathique, Jean-Pierre Elkabbach, toujours autant gorgé d’orgueil et imbu de lui-même, toujours aussi confraternel.

Qui osera lui envoyer, comme Georges Marchais : « Taisez-vous Elkabbach ! »