Les usines ferment ; les hôpitaux et leurs soignants, l’éducation nationale et ses enseignants sont en crise. Les pêcheurs et les agriculteurs sont malmenés. Etc.

La France s’enfonce dans une grave crise.

Pendant ce temps-là, le président de la République continue à regarder les trains passer et prépare un second quinquennat encore plus ultra-libéral. Avec en ligne de mire la Sécurité sociale, les chômeurs, les exilés ; entre autres !

Pendant ce temps-là, l’Académie française élit un fieffé réactionnaire, Mario Vargas Llosa. L’impétrant a 85 ans (quand même) alors que la règle veut que les candidats aient moins de 75 ans ! L’impétrant est un exilé fiscal dont le nom figure sur les Panama Papers en 2016 et les Pandora Papers en 2021 ! L’impétrant a renié son penchant de jeunesse vers le communisme pour s’enthousiasmer pour José Maria Aznar en Espagne et Silvio Berlusconi en Italie !

Les Académiciens sont peu regardants sur la morale des candidats.

Pendant ce temps-là, Interpol porte à sa présidence le général des Emirats arabes unis, Ahmed Nasser Al-Raisi, accusé de torture dans son pays.

Pendant ce temps-là, Envoyé spécial consacre 1h25 aux agressions sexuelles de Nicolas Hulot. Succès d’audience garanti : Elise Lucet qui tombe de plus en plus dans le sensationnel, la théâtralisation et la course à l’Audimat a rassemblé plus de 3,3 millions de téléspectateurs, devançant TF1. Le voyeurisme a triomphé. 

Je n’ai aucune sympathie pour Nicolas Hulot, odieux personnage, imbu de sa petite personne et je suis entièrement solidaire de ses victimes. Mais les ‘’révélations’’ d’Envoyé spécial ne méritaient pas un aussi long reportage quand de multiples drames se jouent partout dans le monde, y compris en France avec les noyades d’une trentaine de pauvres exilés à la recherche d’une vie non pas digne mais moins miséreuse.

Les femmes victimes d’agressions sexuelles et de violences conjugales méritent mieux qu’une émission racoleuse, indigne du service public. D’ailleurs, depuis quelques semaines, les chaînes ont diffusé des reportages et des fictions qui, elles, n’ont pas joué sur le registre du voyeurisme.

Notre monde, celui qui nous entoure, est malsain ; il est le signe d’une civilisation décadente, dans laquelle tout fout le camp.

L’expression est triviale, mais elle sonne tellement juste !