Les pouvoirs financiers et économiques bénéficient de la complicité des gouvernements pour pratiquer ce qu’on appelle avec une pudeur malsaine l’évitement fiscal ou, d’une expression encore plus ignoble, l’optimisation fiscale.

Les gouvernements sont complices de véritables crimes, qui privent les peuples de ressources immenses pour résoudre les problèmes du quotidien. Qu’on pense à la pénurie des hôpitaux, à l’absence d’enseignants, aux services publics de proximité qui ferment les uns après les autres, à l’état déplorable des routes, etc., quand les sommes détournées sont si importantes !

Que des élus peu scrupuleux soient tentés, eux aussi, d’optimiser leurs revenus, quoi de plus courant. La France a découvert que de nombreux politiciens de premier plan avaient détourné de l’argent public, sans vergogne. Jusque-là, ils jouissaient d’une quasi immunité et des juges courageux ont osé les porter devant les tribunaux malgré des cris d’orfraies et des dénégations et inconvenantes. Eux qui mènent grand train et possèdent châteaux et manoirs loin du peuple, villas dans de véritables havres de paix, appartements de luxe ou hôtels particuliers dans les quartiers-ghettos pour riches nient tout avec un aplomb étonnant.

De Jérôme Cahuzac à François Fillon, en passant par Nicolas Sarkozy, Patrick Balkany, Thierry Solère ou Marine Le Pen, la liste est longue.

François Fillon, son épouse et son suppléant ont été lourdement condamnés par la cour d’appel à des peines de prison (ferme pour l’ancien premier ministre) et à de lourdes amendes et remboursement de fonds (au total près de 1,5 million d’euros pour le couple).

Les honnêtes gens observent ces comparutions avec beaucoup d’amertume, se sentant trahis par ceux qui n’hésitaient pas à donner des leçons de morale en toutes occasions et osaient se représenter devant les électeurs floués.

Aujourd’hui, les sentences frappant Balkany, Sarkozy ou Fillon sont accueillies avec soulagement : les citoyens peuvent se dire que tout n’est pas perdu dans nos démocraties chancelantes, les condamnations étant assorties d’interdiction de se représenter. Même s’il faut continuer à nettoyer les écuries !