France 2 a rediffusé l’émouvant film d’Emmanuelle Bercot, De son vivant. Benoît Magimel y a trouvé l’un de ses meilleurs rôles et, autour de lui, Catherine Deneuve et Cécile de France ont irradié l’écran. Mais je voudrais surtout m’attarder sur le seul non professionnel du générique, Gabriel Sara, le médecin, . 

Libanais d’origine, cet oncologue exerce à l’hôpital Mount Sinaï Roosevelt de New York. Féru de cinéma, il avait rencontré Emmanuelle Bercot à l’occasion du festival ‘’Rendez-vous with French cinema’’ en 2016. La réalisatrice avait sympathisé et, subjuguée par son charisme était revenue dans la cité américaine pour accompagner le médecin dans son établissement pour vivre son approche un peu particulière de son métier. Gabriel Sara, francophile, est un médecin mélomane, humaniste, qui s’intéresse à l’individu derrière le malade.

C’est ainsi qu’a germé l’idée du film.

Alors, on se prend à rêver : le médecin Gabriel Sara est très éloigné des conditions d’exercice des praticiens hospitaliers en France, devant composer avec la pénurie de médecins, d’infirmiers, d’aides-soignants, de lits, etc. A New York, il ne bénéficie pas d’un privilège, mais d’un environnement normal

On se prend à rêver de la médecine de Gabriel Sara appliquée à la France, sans ignorer que sa situation n’est pas celle de tous les hôpitaux américains.

Ce non acteur joue son rôle de façon remarquable et, le temps du film, nous fait donc rêver à un changement radical dans la politique de santé du gouvernement.

Mais il faut déchanter ; Macron et ses ministres ne rêvent, eux, qu’à casser les services publics et à mener à son terme une révolution réactionnaire.

Le jour même où le film était programmé par France 2, le ministre de l’intérieur nous ramenait à la réalité en annonçant la remise en cause du ‘’droit du sol’’. Seulement à Mayotte ? 

Le droit du sol plonge ses racines dans l’Antiquité et même dans l’Ancien Régime. Il a été repris par la Révolution puis inscrit dans le code civil en 1804 sous Napoléon.

Cruelle désillusion ! Macron et son gouvernement continuent d’aller piocher dans le fonds de commerce de la famille Le Pen pour, disent-ils, réformer la France.

Il y a une distance incommensurable entre la foi, l’éthique et les pratiques du médecin Gabriel Sara et les élucubrations de Gérald Darmanin. Un autre monde.