Quelle rentrée ! Jamais notre pays n’aura eu un président et un gouvernement aussi éloignés des préoccupations des citoyens.

Plutôt que de dresser l’inventaire des problèmes qui assaillent le quotidien et apporter des solutions, ceux qui prétendent gouverner détournent la tête et évitent le débat en sortant les épouvantails, toujours les mêmes.

Il manque des professeurs dans toutes les écoles, collèges et lycées, on ressort l’abaya.

Il manque des conducteurs de bus pour assurer le ramassage scolaire, on évite d’en parler. Silence. Circulez, il n’y a rien à dire et rien à voir.

Il manque, au bas mot, plus de 200 000 places de crèche, Elisabeth Borne assure que 100 000 lits seront créés d’ici à 2027. A ce rythme-là, le déficit ne sera jamais comblé. Elle oublie de préciser que ce sont essentiellement les grands groupes spécialisés dans la petite enfance, mais tous adossés à des fonds d’investissement qui assureront l’essentiel avec des subventions généreusement attribuées. Les dirigeants de Babilou Family, les petits chaperons rouges (groupe Grandir), People et Baby ou La Maison bleue calculent déjà leurs dividendes, comme les groupes du grand âge. Et le cash qui leur permettront de continuer à racheter les petites structures.

Pendant le même temps, les jeunes couples hésitent à faire des enfants et la France vieillit ! Le capitalisme est fou et le service public laissé en jachère. Pour le plus grand bonheur des fonds d’investissement.

Crèches, écoles, hôpitaux, EHPAD, notre vie, de notre naissance à notre mort, est entre les mains du privé.

En revanche, la France ne manque pas de pauvres ; les associations doivent suppléer les carences de l’Etat pour éviter une famine, comme au Moyen-Âge. Mais tous les relais de solidarité croulent sous le poids de l’expansion vertigineuse de l’extrême pauvreté. L’Etat répond chichement et compte sur les ‘’généreux mécènes’’, ceux qui multiplient les bénéfices et ne paient pas d’impôts (ou si peu).

La planète brûle et Emmanuel Macron tourne la tête pour ne rien voir et éviter de mettre en place une véritable politique environnementale digne de ce nom. Pendant la canicule, les affaires continuent.

Pour occuper néanmoins l’espace médiatique, il avance une idée lumineuse et très écologique : que chaque élève des classes de 6e plante un arbre. L’idée est à la fois saugrenue et implique des enfants qui ne sont nullement responsables de la situation catastrophique de la planète Terre. Macron a ‘’oublié’’, semble-t-il, un petit détail : où qu’ils soient plantés (rien n’est précisé), les jeunes arbres auront besoin d’arrosage.

Nous sommes vraiment dans un pays en manque. Manque de services publics à la hauteur des enjeux sociétaux. Manque d’idées d’avenir.

Les résultats financiers immédiats sont la seule boussole des patrons et des politiques. L’immédiateté, ennemi de l’avenir.