Le ministre des transports, Clément Beaune, veut que « le train soit abordable et populaire » ; l’intention est louable, mais ce brave ministre enfonce une porte ouverte : n’est-ce pas le propre du service public ? Dans ce grand élan de générosité, il annonce un gel des tarifs sur le Ouigo et les Intercités. Sans dire que l’Etat compensera le manque à gagner de la SNCF.
La justification des mesures laisse pantois : le Ouigo, « un TGV sur quatre, c’est souvent le TGV que prennent les jeunes et qui ont un peu moins les moyens ». Le ministre inaugure les trains à deux vitesses, l’une pour les riches, l’autre pour les pauvres (catégories dans laquelle il place les jeunes). C’est le retour des trois classes, mais plus dans le même train.
Le ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, profite des résultats de l’enquête Pisa de l’OCDE pour annoncer une énième réforme de l’enseignement. La situation en mathématiques et en français est grave. Mais, digne élève du président de la République, le ministre apporte des réformes sans avoir eu le courage d’évaluer les différentes réformes menées par ses prédécesseurs et notamment celles initiées Jean-Michel Blanquer qui s’avèrent catastrophiques.
La situation proche du désastre de l’enseignement public est le résultat de la politique éducative menée depuis 2017 à l’arrivée de Macron à l’Elysée, et notamment la volonté de favoriser les établissements privés. En supprimant des postes d’enseignants et en accélérant les fermetures de classes (au même rythme que la suppression des lits à l’hôpital), les écoles publiques sont mises en état d’infériorité face aux établissements privés, majoritairement catholiques.
Parmi les réformes annoncées, on remarque la création de groupes de niveaux en maths, notamment. C’est-à-dire une volonté de tri social ; les enfants de pauvres se retrouveront dans les groupes des faibles et les gosses de riches, eux, seront dans les groupes des forts. Cette mesure ne fera qu’aggraver les inégalités.
Derrière les annonces de Clément Beaune et de Gabriel Attal (élève choyé à la très chère Ecole Alsacienne, établissement privé pour la haute société parisienne), on retrouve toute la philosophie de Macron : tout pour les riches, pas un crédit pour la SNCF et pour l’enseignement.
Emmanuel Macron n’a rien à ajouter ; c’est la déclinaison, ministère par ministère de ses choix de société. Quoi qu’il en coûte de l’exaspération du peuple et de son inclination vers le Rassemblement national