Il y a des journées plus folles que d’autres, où les informations se bousculent. Celle du lundi 4 janvier en fut une. Comme si 2021 voulait rattraper le temps perdu en 2020, l’année de toutes les catastrophes.
Donald Trump en avait fait un symbole, un de plus, de sa folie répressive, Julian Assange ne sera pas extradé vers les Etats-Unis. Mais notre soulagement et notre joie ont été vite refroidis. La juge Vanessa Baraitser a tenu compte du seul état de santé du lanceur d’alerte des Wikileaks pour fonder juridiquement sa décision. En revanche, elle s’est crue autorisée d’ajouter que la liberté d’expression ne s’opposait pas à l’extradition.
Julian Assange n’en a donc pas fini avec les poursuites de Trump puisque le porte-parole du ministère américain de la justice, conforté par les arguments du jugement, a annoncé que les Etats-Unis vont faire appel de la décision. On peut espérer, sans illusion excessive, que le successeur, Biden, ne fera pas preuve d’acharnement.
On a appris aussi grâce au Washington Post que Donald Trump a fait pression sur un responsable politique républicain de Géorgie, Brad Raffensperger, pour tenter de faire inverser le résultat de l’élection présidentielle de l’état.
Donald Trump considère toujours que sa défaite est impossible ; les psychiatres ont, de longue date, estimé que la personnalité du président relevait de leur spécialité. Il vient de franchir une nouvelle étape dans sa paranoïa. Il est temps que ce fou soit expulsé de la Maison Blanche.
En France, le président est lui aussi très énervé ; il est sous la pression de l’échec de la campagne de vaccination. Il s’est exprimé sur le journal officiel de la macronie, le Journal du dimanche (propriété de Lagardère), pour tenter de convaincre que sa responsabilité n’est pas engagée. Puis dans l’après-midi, il a présidé à l’Elysée une prétendue « réunion de suivi » de la vaccination. La multiplication des interviews de connivence ou les réunions de crise ne régleront jamais le manque de médecins, de personnels de santé, d’infrastructures, etc. Et là, c’est sa politique qui est en accusation.
Les médias ont leur part de responsabilité. Le ‘’comité éthique et cancer’’ dénonce une ‘’surmédiatisation problématique de la crise sanitaire’’ dans une tribune publiée dans le Monde. On peut y lire :
« Mettre sur le même plan, comme cela se produit dans certains médias, quelques voix discordantes et le consensus scientifique international construit sur des preuves solidement établies fausse la perspective et ne rend pas compte de la différence abyssale du niveau de fiabilité des arguments des uns et des autres. Or la responsabilité éthique des médias est précisément d’aider le public à connaître et comprendre cette différence. De l’aider à faire ses choix en connaissance de cause. Parce que parler fort, pétitionner et s’entêter ne suffit pas à garantir quelque vérité médicale que ce soit. La virulence hors de toute mesure, qu’on constate dans les échanges sur les réseaux sociaux s’agissant de la gestion politique et sanitaire de la crise, et tout autant des traitements médicaux de la maladie, donne le sentiment d’un échec collectif dans l’information du public. »
Jamais le rôle des médias et de l’information n’avaient autant nécessaires, aux Etats-Unis comme en France ou en Grande-Bretagne. Partout dans le monde. Mais quand un quotidien comme le Washington Post joue tout son rôle, d’autres (ils sont très nombreux en France) sont défaillants. Il est urgent que les journalistes s’interrogent.
Dans un système à bout de souffle (je sais, je me répète) le contrôle des médias par quelques oligarques n’a jamais été aussi nécessaire pour leurs obligés.