La guerre de Poutine à l’Ukraine continue à faire des ravages ; celle de Netanyahu à la Palestine sème le malheur et la mort.
Que fait Macron pour arrêter les massacres ? Il envoie des Mirage à Kiev et il refuse de reconnaître l’Etat palestinien ; il parade et multiplie les discours en Normandie sur les plages du Dédarquement.
C’est ainsi, dans un présent trouble et douloureux que les Européens votent. Et que je convoque Victor Hugo qui, dans un discours aux proscrits, le 24 février 1848, invoquait la fraternité des peuples et la démocratie vraie :
« Liberté d’aller et venir, liberté de s’associer, liberté de posséder, liberté d’enseigner, liberté de parler, liberté d’écrire, liberté de penser, liberté d’aimer, liberté de croire, toutes les libertés feraient faisceau autour du citoyen gardé par elles et devenu inviolable. Aucune voie de fait, contre qui que ce soit ; même pour amener le bien. Car à quoi bon ? Par la seule force des choses, par la simple augmentation de la lumière, par le seul fait du plein jour succédant à la pénombre monarchique et sacerdotale, l’air serait devenu irrespirable à l’homme de force, à l’homme de fraude, à l’homme de mensonge, à l’homme de proie, à l’exploitant, au parasite, au sabreur, à l’usurier, à l’ignorantin, à tout ce qui vole dans les crépuscules avec l’aile de la chauve-souris. »
Remplaçons la pénombre monarchique par la pénombre ultra-libérale et la pensée de Victor Hugo peut nous éclairer encore !
Le père Hugo dénonçait la guerre des rois ; on dirait aujourd’hui la guerre des milliardaires, qui ont étouffé la liberté et qui exploitent la force de travail des manants ; il dénonce « une guerre qui part du risible pour aboutir à l’horrible ».
Le poète entré au Panthéon a prononcé des paroles qui ont traversé les siècles pour condamner la société des riches et des politiciens à leur service :
« Ô peuples, il y a des hommes de malédiction. Quand ils promettent la paix, ils tiennent la guerre ; quand ils promettent le salut, ils tiennent le désastre ; quand ils promettent la prospérité, ils tiennent la ruine ; quand ils promettent la gloire, ils tiennent la honte ; quand ils prennent la couronne de Charlemagne, ils mettent dessous le crâne d’Ezzelin ; quand ils refont la médaille de César, c’est avec le profil de Mandrin ; quand ils recommencent l’empire, c’est par 1812 ; quand ils arborent un aigle, c’est une orfraie ; quand ils apportent à un peuple un nom, c’est un faux nom ; quand ils lui font un serment, c’est un faux serment ; quand ils lui annoncent un Austerlitz, c’est un faux Austerlitz ; quand ils lui donnent un baiser, c’est le baiser de Judas ; quand ils lui offrent un pont pour passer d’une rive à l’autre, c’est le pont de la Bérésina. »
Pour lui, « les peuples ne resteront pas indéfiniment dans les ténèbres ». Relisons Victor Hugo.