Le ministère de la culture n’a pas changé de titulaire ; Rachida Dati a réussi à sauver son maroquin. Elle a fait preuve d’opiniatreté pour rester dans le bureau de la rue de Valois et obtenir un nouveau bail.
Pour combien de temps ?
Mise en examen pour « corruption passive par personne chargée d’un mandat électif dans une organisation internationale publique », « trafic d’influence passif d’agent d’une organisation internationale publique », « recel d’abus de pouvoir » et « recel d’abus de confiance » pour une sombre affaire de 900 000 euros d’honoraires (rien que ça) reçus par l’ex-députée européenne en sa qualité d’avocate de Renault-Nissan, alors présidé par Carlos Ghosn, la ministre bénéficie de la présomption d’innocence.
Néanmoins, les magistrats ont remarqué que l’avocate Rachida Dati avait reçu cette coquette somme alors qu’elle était membre suppléante de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie et que les activités de lobbying sont intredites aux députés de Bruxelles.
Les procédures retardatrices de ses avocats ont été rejetées et le Parquet national financier doit rendre son réquisitoire dans les prochains jours ; un renvoi de Rachida Dati devant le tribunal correctionnel est évoqué.
Mais Rachida Dati est citée dans une autre affaire judiciaire, liée aux barbouzeries au sein de la présidence qatarie du club de football parisien, le PSG.
La situation de la ministre est délicate ; son ambition de briguer la mairie de Paris et son avenir gouvernemental sont en suspens. Celle qui fut aussi ministre de la justice le sait mieux que d’autres !
Le monde de la culture, qui observe les diminutions de son budget avec effarement, est de plus en plus inquiet. Peut-on faire abstraction de toutes ces « gamelles » judiciaires pour aborder et solutionner les innombrables dossiers sur son bureau ?
La situation de Rachida Dati est précaire dans un gouvernement lui aussi à l’avenir précaire.
Le gouvernement porte-t-il si peu d’intérêt à la culture pour se satisfaire d’avoir choisi une ministre autant menacée ?
Vive la culture ne semble pas être le credo d’un gouvernement Barnier, tout entier entre les mains de la droite dure.