Pour contester les arguments iniques d’un homme empli de rancœur, je me suis souvenu de quelques paroles de cet homme bon, érudit et artiste d’un talent immense, Pier Paolo Pasolini.
Ces paroles, il les avait prononcées à Lecce au cours d’une conférence-débat le 21 octobre 1975, quelques jours seulement avant son assassinat le 1er novembre sur une plage d’Ostie. Il y avait fait le procès de la société et, notamment, du consumérisme :
« L’arrivée de la culture de masse, des mass media, de la télévision, du nouveau type d’école, du nouveau type d’information et surtout des nouvelles infrastructures, c’est-à-dire du consumérisme, a produit une acculturation, une centralisation à laquelle aucun gouvernement se déclarant centraliste n’était jamais parvenu. » (Son intervention a été publiée sous le titre La langue vulgaire.)
Que dire aujourd’hui quand on voit les ravages provoqués par les prétendus ‘’réseaux sociaux’’ et l’addiction du plus grand nombre.
L’acculturation vole au secours d’un capitalisme, ripoliné en libéralisme ou ultralibéralisme, c’est selon, à bout de souffle. Cette acculturation touche toute la société ; elle se propage comme une pandémie. Je suis stupéfait d’assister à l’effondrement intellectuel de ceux que je côtoyais hier encore dans mon parcours militant et qui devraient être encore des boussoles.
Les échanges sont aujourd’hui empreints d’une grande violence, y compris entre camarades d’un même engagement, au point que je me sens exclu comme si j’étais un pestiféré.
Je crains que ceux-là ne pensent plus et s’exposent à un terrible destin, hélas déjà connu. Après ce constat terrible, il faut bannir la résignation et mobiliser toutes les ressources citoyennes à l’heure des technologies modernes pour changer la société.