Le nouveau président argentin, Javier Milei, est un admirateur de Donald Trump. Le peuple argentin s’est hélas jeté dans ses bras, en l’envoyant occuper la Casa Rosada, à Buenos Aires.
Fallait-il être désespéré pour croire que ce fou furieux (qui a fait campagne avec une tronçonneuse !) allait mettre fin à une gestion ultralibérale, dont on mesure aujourd’hui les méfaits : l’inflation a atteint 160 % et la pauvreté touche 40 % de la population en 2023.
Aussitôt élu, Javier Milei a signé un ‘’méga-décret’’ (sans passer par le Parlement) de 664 articles par lequel il abroge 300 normes, réduisant le droit du travail, encadrant prix et loyers, privatisant à tour de bras (41 entreprises sont visées). L’opposition a engagé une dizaine de recours sur son anti-constitutionnalité.
Le peuple argentin est sorti de son état d’hypnose et se mobilise. A l’inverse, le Fonds monétaire international (FMI), gardien du temple du libéralisme et du Marché, applaudit à tout rompre un plan qu’il qualifie d’ambitieux. Pour récompenser Milei, il lui octroie une première aide de 4,7 milliards de dollars pour, prétend-il, soutenir les efforts considérables déployés par les nouvelles autorités. Il s’agit de sauver le libéralisme en faillite plutôt que les millions d’Argentins affamés et au chômage.
Le FMI se pose en premier allié de Milei et des politiques d’austérité, comme auparavant en Grèce et ailleurs. Il ne viendrait pas à l’idée des responsables de cette institution internationale de soutenir des mesures sociales.
Il serait temps de réformer l’ordre économique international et, notamment, les institutions comme le FMI, mais aussi la Banque mondiale et l’ONU. Les pays non-alignés, les BRICS (acronyme pour Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, sont porteurs de cette réforme en direction des économies émergentes.
Le monde s’en porterait mieux. Les Argentins aussi.