Vincent Bolloré a tous les culots et, aujourd’hui, doit être satisfait, le Journal du dimanche est chez les marchands de presse. Il n’a pas hésité à sortir un ‘’petit’’ JDD, amputé de quelques vingt pages, mais il avait décidé de ce retour ‘’coûte que coûte’’, pour marquer son territoire et asséner que les journalistes opposés à l’arrivée de Geoffroy Lejeune avaient perdu.

Le JDD du 6 août lui coûte ‘’un pognon de dingue’’ (il n’aura trouvé beaucoup de lecteurs), mais, peu importe, il l’exhibe triomphalement, comme une prise de guerre. Sur le compte X (exTwitter) il a fait figurer la ‘’une’’ de son journal avec une légende provocatrice : « Vous l’attendiez, la voici » ».

Néanmoins, il faut remarquer qu’il a râclé les fonds de tiroir pour composer une petite équipe rédactionnelle de combat de journalistes combattants issus des bataillons de la droite extrême. Aux côtés de Geoffroy Lejeune et de Charlotte d’Ornellas, on trouve en effet Pascal Praud et même à Jacques Vendroux (ex-France Inter), 75 ans et l’un des petits-neveux du général De Gaulle, comme il avait fait appel à Patrick Mahé (76 ans) à Paris Match. Rien de glorieux, ni pour les journalistes en question, ni pour Bolloré !

Le JDD d’aujourd’hui a réussi à publier une interview de la toute nouvelle secrétaire d’Etat à la ville, Sabrina Agresti-Roubache, une amie proche du couple présidentiel et de Brigitte Macron. On peut s’en étonner. Encore que… Emmanuel Macron n’a pas eu un mot pour soutenir les journalistes du JDD et il est utile de rappeler qu’il avait accordé une interview à Geoffroy Lejeune dans Valeurs actuelles.

A quel jeu joue donc le président de la République en se rapprochant ostensiblement de l’extrême droite ?

Quant au (toujours) patron juridique du JDD, Arnaud Lagardère, il continue de se comporter comme un ridicule pantin entre les mains de Bolloré. Sans honte. Il est vrai que celui-ci a accordé une retraite en or massif au fossoyeur du groupe constitué par son père.

Quel monde perverti ! Le JDD est la honte du journalisme et Bolloré l’homme lige des fous de Dieu.

La France ressemble à s’y méprendre à la Hongrie de Viktor Orban et à la Pologne de Kaczynski.