Les propos d’Izïa sont violents ; la fille de Jacques Higelin et de l’artiste tunisienne Aziza Zakine a du caractère et la fibre sociale. Elle rejette comme beaucoup de jeunes la politique d’Emmanuel Macron et le crie avec ses mots.

Ses propos sont violents mais il s’agit d’une provocation en réponse aux violences de la société vis-à-vis des jeunes des banlieues, des immigrés, des chômeurs mais aussi de tous les salariés précaires et invisibles, des professionnels de santé, des enseignants et même des députés privés de leurs prérogatives de voter les lois, etc. La France de 2023 est violemment autoritaire et les gens de pouvoir ne supportent aucune contestation.

Comme l’écrivait Victor Hugo dans son pamphlet Napoléon le Petit, « le curieux, c’est qu’ils veulent qu’on les respecte. » L’opposant à Napoléon III dresse un tableau sévère d’une prétenue république  : « Donc « le parlementarisme », c’est-à-dire la garantie des citoyens, la liberté de discussion, la liberté de la presse, la liberté individuelle, le contrôle de l’impôt, la clarté dans les recettes et dans les dépenses, la serrure de sûreté du coffre-fort public, le droit de savoir ce qu’on fait de votre argent, la solidité du crédit, la liberté de conscience, la liberté des cultes, le point d’appui de la propriété, le recours contre les confiscations et les spoliations, la sécurité de chacun, le contrepoids à l’arbitraire, la dignité de la nation, l’éclat de la France, les fortes mœurs des peuples libres, l’initiative publique, le mouvement, la vie, tout cela n’est plus. Effacé, anéanti, disparu, évanoui ! » Faut-il changer un seul mot pour parler de la France d’aujourd’hui ?

Izïa a forcé le trait en imaginant Emmanuel Macron accroché à 20 mètres du sol puis jeté à terre, bref lynché par le peuple. On n’imagine pas cet épisode, Izïa a seulement voulu frapper les esprits et appeler au réveil des consciences. D’ailleurs la chute de l’intervention d’Izïa est sans équivoque : « Je vois déjà le gros titre de Nice-Matin demain : Izïa appelle au meurtre de Macron ». Sa diatribe a fait la ‘’une’’ de tous les médias, pas seulement de Nice-Matin. La police et la justice de Macron ont aussitôt tenté d’appréhender la ‘’meurtrière’’.

Les propos d’Izïa sont violents, mais il s’agit d’une provocation en réponse aux violences de la société. Et, on finit toujours par revenir à Victor Hugo : « Oui, on se réveillera ! Oui, on sortira de cette torpeur qui, pour un tel peuple, est la honte ; et quand la France sera réveillée, quand elle ouvrira les yeux, quand elle distinguera, quand elle verra ce qu’elle a devant elle et à côté d’elle, elle reculera, cette France, avec un frémissement terrible, devant ce monstrueux forfait qui a osé l’épouser dans les ténèbres et dont elle a partagé le lit. »

Izïa aura participé à ce réveil !