La France a un président vibrionnant ; il est partout ; il parle beaucoup (trop) ; il s’occupe et décide de tout (à la place des ministres) et il voyage souvent.
Il est parti en Asie centrale, plus précisément au Kazakhstan et en Ouzbékistan, deux pays riches en ressources pétrolifères, en charbon, en uranium et autres métaux rares. Il faut regarder la composition des délégations accompagnant le président pour connaître le but réel du voyage.
Auparavant, le président vibrionnant avait longuement parlé à Villers-Cotterêts à l’occasion de l’inauguration de la Cité internationale de la langue française. La cérémonie avait été annulée le 19 octobre en raison des obsèques de Dominique Bernard, le professeur de français assassiné dans son lycée d’Arras.
Le président contrarié avait un discours rentré ; qu’à cela ne tienne, la cérémonie a été reportée à lundi dernier. Non sans perturber le service public de télévision.
Les chaînes ont été entièrement consacrées à l’initiative présidentielle, du matin au soir. France 2 a pris l’antenne dès 9h55 pour retransmettre la cérémonie, diffusant le long discours de Macron en direct, en amputant le journal de 13h (Franceinfo et TV5 Monde étaient également de la fête). L’émission spéciale en direct de la cité, intitulée ‘’Voyages en langue française’’, également prévue le 19 octobre, a été diffusée ce lundi à 21h, entraînant une cascade de déprogrammation. Une journée insupportable pour les opposants. France 2 est outrageusement au service exclusif d’un Emmanuel Macron omniprésent. Sans état d’âme.
Les gesticulations ont permis d’occulter un nouveau rapport qui dérange le président vibrionnant, le quatrième rapport du comité d’évaluation des réformes de la fiscalité du capital. Il s’agissait pour ce comité Théodule de mesurer l’efficacité des mesures voulues par le président et notamment la baisse de la taxation des revenus du capital.
Hélas pour le président, les experts ont jugé que le pays a perdu des recettes fiscales (4,5 milliards en remplaçant l’ISF par l’IFI), que les riches sont plus riches, que les dividendes ont fortement augmenté et que les inégalités se sont aggravées. Pour faire bonne mesure, le comité a noté que, en définitive, les réformes n’ont pas eu d’effets sur les investissements.
Comme c’est curieux. On nous aurait menti ? Une fois encore…
La conclusion qu’en tire Alternatives économiques, c’est que « Emmanuel Macron est bien un président des plus riches ». Ô, il ne s’agit pas d’une révélation, mais d’une preuve supplémentaire. Si cela gêne le président, France Télévisions n’en parlera pas. Le rapport est déjà passé à la broyeuse, comme les précédents. Les experts apprécieront.
Quant aux citoyens qui contemplent la montée des inégalités, qu’ils regardent France 2 et qu’ils se taisent. ‘’Le président le veult’’.