Donald Trump est un psychopathe particulièrement dangereux. Ses gestes quotidiens sont emprunts de sa maladie. Il n’a qu’une obsession, aller au-devant des revendications les plus racistes et les plus bellicistes.
Il a franchi le pas et reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, au risque de rallumer le feu au Proche-Orient. Il a pris une décision (mûrement réfléchie ?) tournant le dos aux aspirations des peuples palestiniens et israéliens de vivre en paix et il les entraîne dans un conflit religieux entre l’islam et le judaïsme.
Trump est parfaitement idiot, mais il n’ignore rien de cela ; il est prêt à la guerre.
Je me pose la question de savoir comment un grand pays comme les Etats-Unis ont pu élire un aussi sinistre individu (mais je me pose la même question à propos de Sarkozy, par exemple). Et je relis avec délectation José Saramago qui écrivait dans son Cahier(Le Cherche Midi, 2010) :
« Je me demande comment et pourquoi les Etats-Unis, un grand pays à tout point de vue, ont si souvent eu de si petits présidents. George Bush est peut-être le plus petit d’entre aux. Intelligence médiocre, ignorance abyssale, expression verbal confuse et en permanence attirée par l’irrésistible tentation de la pure bêtise, cet homme s’est présenté à l’humanité avec la pose grotesque d’un cow-boy qui aurait hérité du monde et l’aurait confondu avec un troupeau de bétail. Nous ne savons pas ce qu’il pense réellement, nous ne savons même pas s’il pense – dans le sens noble du mot -, nous ne savons s’il ne s’agit pas simplement d’un robot mal programmé qui constamment confond et mélange les messages qui y sont enregistrés. Mais qu’un honneur lui soit rendu au moins une fois dans sa vie, il existe dans le robot George Bush, président des Etats-Unis, un programme qui fonctionne à la perfection : celui du mensonge. Il sait qu’il ment, il sait que nous savons qu’il est en train de mentir, mais parce qu’il appartient au type comportemental du menteur compulsif, il continuera à mentir même s’il a sous les yeux la plus nue des vérités, il continuera à mentir même après que la vérité lui aura explosé à la figure. Il a menti pour faire la guerre en Irak comme il avait menti sur son passé turbulent et équivoque, c’est-à-dire avec la même effronterie. Chez Bush, le mensonge vient de très loin, il l’a dans le sang. En tant que menteur émérite, il est le coryphée de tous les autres menteurs qui l’ont entouré, applaudi et servi au cours de ces dernières années.
George Bush a expulsé la vérité du monde pour faire fructifier à sa place l’âge du mensonge. La société humaine d’aujourd’hui est contaminée par le mensonge comme par la pire des contaminations morales, et il en est l’un des principaux responsables. Le mensonge circule impunément, partout, il est même devenu une sorte d’autre vérité. Quand, il y a quelques années, un premier ministre portugais, dont j’omets ici le nom par charité, a affirmé que ‘’la politique est l’art de ne pas dire la vérité’’, il ne pouvait imaginer que George Bush transformerait un peu plus tard cette affirmation choquante en une espièglerie de politicien périphérique sans réelle conscience de la valeur ni de la signification des mots. Pour Bush, la politique est, tout simplement, un des leviers des affaires, et peut-être le meilleur de tous, le mensonge comme arme, le mensonge comme garde avancée des tanks etd es canons, le mensonge sur les ruines, sur les morts, sur les misérables espoirs toujours frustrés de l’humanité. Il n’est pas certain que le monde soit plus sûr aujourd’hui mais il ne fait aucun doute qu’il serait bien plus propre sans la politique impériale et coloniale du président des Etats-Unis, George Walker Bush, et de tous ceux qui, conscients de la fraude qu’ils commettaient, lui ont ouvert la voie vers la Maison-Blanche. L’Histoire leur demandera des comptes. »
Ces lignes d’une grande lucidité ont été écrites le 18 septembre 2008 et on n’ose imaginer ce que le prix Nobel portugais aurait pu écrire aujourd’hui sur Donald Trump.
Mais, au-delà, ce beau texte peut s’appliquer à de nombreux présidents, autres que celui des Etats-Unis. La société est contaminée par le mensonge comme l’écrit José Saramago.
On peut se reporter aussi aux discours et aux déclarations d’Emmanuel Macron, d’Edouard Philippe, de Muriel Pénicaud et d’autres ministres qui se prétendent ni de droite, ni de gauche…