Les libertés fondamentales ont été chèrement acquises au cours des siècles. Au prix de milliers de morts, de souffrances et de répressions.

Aujourd’hui, nos libertés sont à nouveau en danger ; elles s’effilochent, elles régressent de façon sournoise. La lutte contre le terrorisme en toile de fond et comme prétexte.

Les lois liberticides s’empilent sans faire de bruit ; les grands médias n’en disent mot et se font les complices des mauvais coups du gouvernement d’Emmanuel Macron.

Dernier exemple en date, un arrêté publié le 21 décembre crée un ‘’Service national des données de voyage’’ (SNDV en abrégé). Comme son nom l’indique, sa mission consistera en « la mise en place et l’amélioration des dispositions de collecte et d’exploitation des données de voyage ».

Il  existe déjà un service pour « tracer les trajets des passagers », le ‘’Passenger Name Record’’ (PNR), concernant les seuls voyages par avion. Le SNDV se veut plus liberticide encore : il concerne tous les modes de transport (avion, bateau et train) et il ne concerne plus seulement d’un moyen de lutte contre le terrorisme : il s’agit de lutter aussi contre la sureté de l’Etat, la sauvegarde des intérêts fondamentaux de l’Etat, la constatation ou la poursuite des infractions pénales, l’exécution des condamnations.

Les missions sont tellement larges (et vagues) que le SNDV, sous tutelle de la direction de la police nationale, pourra être mis au service de tout et de n’importe quoi. Par exemple, un journaliste se rendant sur un lieu de rencontre discret avec un lanceur d’alerte pourra être ‘’tracé’’ et ses sources d’information ainsi dévoilées. Même danger pour un syndicaliste ou un opposant politique.

Il y a de quoi inquiéter.

Le pouvoir de Macron a agi en dehors de tout contrôle du Parlement pour prendre cet arrêté et, plus encore, il l’a rédigé de façon à éviter l’avis de la CNIL.

A qui fera-t-on croire que les données ainsi accumulées ne seront pas stockées dans des bases de données ?

Pierre Lemaître, écrivain, prix Goncourt en 2013 pour son sublime ‘’Au revoir là-haut’’, a pu dire que la France était entrée dans « une démocratie autoritaire ».

J’ajouterai que nous sommes entrés désormais dans une démocratie autoritaire et policière. En catimini.

2019 restera une sale année et le ‘’cadeau’’ d’Emmanuel Macron pour les fêtes rend de plus en plus nécessaire la victoire des Français contre la réforme des retraites, premier acte d’une reconquête des libertés et des conquis sociaux.