Jacques Chirac n’a pas dit que des petites phrases osées que l’actuel président de la République se croit autorisé à reprendre à son compte à propos de ses liens avec les patrons de la plateforme Uber.
Jacques Chirac avait eu le courage de dire non aux Américains et de refuser d’intervenir militairement en Irak. Il avait eu la lucidité de déclarer que la terre brûle. Bon, d’accord, on attend encore les actes pour lutter contre le réchauffement climatique et la terre continue à brûler ; plus dramatiquement encore.
Les incendies en cours en Gironde et, désormais, dans les Landes ne sont que le nouveau symptôme d’une catastrophe irréversible tant l’inaction des politiques libérales est insupportable.
Les feux de forêt dans le Sud-ouest progressent faute de moyens de lutte en matériel et en hommes, mais ils sont aussi le résultat de l’abandon de la filière de récolte de la résine et de l’exploitation du bois, autant que d’un manque d’entretien des sous-bois.
Le problème est semblable dans toutes les forêts. L’ONF, déjà exsangue, est même menacée.
Le réchauffement climatique a d’autres conséquences dont on ne parle pas. Devant le manque d’eau, EDF a réduit la production d’électricité de ses usines hydro-électriques dans le Sud-Est (Durance et Verdon) de 60 % pour préserver l’irrigation agricole et l’alimentation en eau potable, alors que, partout, les centrales nucléaires ont, elles aussi, diminué leur production. Il n’est pas facile de faire un tri parmi les urgences.
Devant le manque de précipitations, de nombreuses sources de montagne sont taries, contraignant des éleveurs à abandonner le pâturage et à réduire leurs revenus.
Ce ne sont que quelques exemples.
Le réchauffement climatique a des effets trop souvent tus, mais bien réels et alarmants. Mais on ne peut plus taire la catastrophe économique et sociale qui s’accentue et s’ajoute aux autres méfaits du libéralisme comme la désindustrialisation et les délocalisations destinées à servir des dividendes à quelques milliardaires.
Emmanuel Macron n’entend personne, ni le Haut Conseil pour le climat, ni les partis qui militent pour un développement soucieux de l’environnement et du climat, ni les associations, ni les chercheurs du GIEC. Combien de catastrophes faudra-il encore subir pour qu’il en prenne la mesure ?
On s’abstiendra quand même de s’écrier : « Chirac ! Reviens, ils sont fous. »