Le directeur de la rédaction de La Tribune ne manque pas d’humour pour terminer son billet hebdomadaire par : « Inflation, récession, sobriété, en attendant de voir si le pire est à venir, passons un bel été ! »
Je ne sais pas si lui passera un bel été (mais on lui souhaite, charité bien ordonnée commence par soi-même, si j’en crois ce vieux proverbe médiéval), maiq, pour les Français, l’été est déjà difficile après avoir entendu le président de la République le 14 juillet et en faisant fi des menaces sur la rentrée.
Il fallait avoir une bonne dose de culot (ou de morgue de classe) pour oser affirmer que les Français ont accordé leur confiance et validé le programme du candidat Macron. Les réalités socio-économiques l’ont rattrapé, mais ce sont les Français qui vont en subir les conséquences : inflation galopante et salaires à la traîne, sobriété énergétique et prix qui flambent, chasse au gaspi et centrales nucléaires à l’arrêt, fausse reprise de l’emploi et révision à la baisse de l’indemnisation du chômage, mal-être au travail et allongement de la durée d’activité, transition écologique à la traîne et forêts qui partent en fumée, etc. Prévert, reviens !
Emmanuel Macron désavoué par une majorité de Français s’acharne à vouloir mettre en œuvre une politique du tout-libéral mortifère. L’épisode électoral n’a-t-il donc rien changé dans la réflexion de notre président ?
Philippe Mabille a sans doute raison de souhaiter un bel été aux Français car la rentrée va être assurément troublée et dure pour ceux qui n’ont rien ou peu de choses. Il n’est pas sûr que le peuple accepte de travailler plus et plus longtemps pour des salaires de misère.
La méthode Coué du président toujours plus à droite n’est qu’illusion ; la réalité du porte-monnaie vide saura le lui rappeler. Les Français qui n’ont plus rien à perdre sont tellement imprévisibles depuis les ‘’gilets jaunes’’.