Aurélien Véron était sans doute en mission quand il a adressé une lettre au Parquet national financier, s’appuyant sur un article du Canard enchaîné, ‘’révélant’’ que Lucie Castets, haute-fonctionnaire, ne se serait pas mise en disponibilité auprès de la municipalité de Paris pour mener campagne de premier ministre.
Le Canard enchaîné est souvent mal inspiré, lui dont la direction n’est pas au-dessus de tout soupçon en matière d’éthique.
Aurélien Véron, conseiller Républicains de Paris, n’est pas mieux inspiré. La tête de liste de son groupe, Rachida Dati, ne cumule-t-elle pas actuellement les fonctions de conseillère de Paris et de ministre de la culture d’un gouvernement démissionnaire pour avoir été battu dans les urnes par les citoyens ?
Lucie Castets multiplie les déplacements et les entretiens. Et c’est bien cela qui est reproché par la droite et par l’entourage de Macron, curieusement relayés par quelques plumes du célèbre volatile. Elle va à la rencontre des Français quand le président de la République et les ministres se montrent aux Jeux olympiques.
Quand Aurélien Véron ose affirmer dans sa lettre que « cette situation amène à s’interroger sur l’existence d’un possible manquement à son devoir de réserve de la part de madame Castets, ainsi que d’un potentiel détournement de fonds publics à des fins de promouvoir sa candidature et, plus largement, les activités du NFP », Lucie Castets répond vertement et intelligemment :
« Je suis actuellement en congés […] payés » ; elle ajoute qu’elle est « libre de l’usage [qu’elle] fait de [ses] congés ». « Je me suis assurée que tout était en ordre. J’ai le droit d’avoir des opinions et activités politiques, en tant que fonctionnaire », puis de préciser que « s’il le faut, le moment venu, je me mettrai en disponibilité ».
Elle a en outre précisé que les forces du Nouveau Front populaire payaient les frais de déplacements et d’organisation de réunions.
Quand la droite voit un potentiel détournement de fonds publics de la part de Lucie Castets, c’est Nicolas Sarkozy qui est poursuivi dans de multiples affaires. Quand elle porte une accusation sur un possible manquement au devoir de réserve des fonctionnaires, ce sont les membres du gouvernement démissionnaires et pour certains, siégeant à l’Assemblée nationale qui risquent d’avoir quelques démêlés avec la justice.
La droite, alliée de Macron dans l’opération, cherche à priver les Français d’un gouvernement issu du Nouveau Font populaire. Ce n’est pas grandiose et cela ne ramènera pas les électeurs vers ce parti dit Républicain.
S’appuyer sur un article du Canard enchaîné pour redorer le blason d’un parti aux abois, bonjour les basses besognes.