L’association Terramicales, dans le 11earrondissement de Paris, organise chaque année un Festival de Céramique, salle Olympe de Gouges, 15, rue Merlin ; sans doute l’un des plus exigeants qui soit. Il permet de mesurer l’évolution de cet art ancestral par son éclectisme, de voir des œuvres illustrant toute la palette de la création contemporaine, avec de jeunes artistes comme de plus chevronnés qui n’hésitent pas à explorer de nouvelles voies.

Les 36 céramistes présents font naître des œuvres illustrant ce que l’intelligence humaine possède comme pouvoir créateur à partir de blocs de terre.

Le jeune Michaël Maïo a exploré, par exemple, une technique d’incrustation dite zogan, développée par les maîtres japonais. Là, le céramiste grave des motifs d’une exceptionnelle finesse d’un argile coloré et finit ses pièces en les ponçant. Le résultat dégage une œuvre d’une très grande délicatesse.

Parmi les autres céramistes le plus étonnant était un artiste venu de la banlieue de Toulouse et qui, au-delà des œuvres habituelles, crée un choc en présentant des œuvres semblant brutes, blocs d’argile qu’il est allé chercher dans les champs après le labour, derrière le soc de la charrue ou la roue du tracteur.

Le parti pris ne laisse pas de doute, Claude Devillard, fait référence au chaos originel et au travail des hommes de la terre. A ces blocs minutieusement collectés, il n’enlève rien, ni racines, ni trous de vers de terre. Au contraire, il les associe à la création de ses œuvres.

Les blocs sont ensuite séchés et fondus à la flamme ; l’œuvre sera à la fois le résultat d’une intervention minimaliste du créateur et de la nature. Elles sont déroutantes ; elles portent un regard sur le règne minéral, le travail de l’homme, mais aussi sur l’acte créatif. Le résultat provoque une grande émotion artistique.

Ces deux exemples, parmi les artistes exposant cette année, démontrent que l’art de la céramique recèle encore de larges domaines à explorer et laisse aux céramistes de larges facultés de création.

L’association Terramicales et les élèves du lycée du Gué à Tresmes (77) sont, par leurs choix, d’ardents explorateurs de leur art et toute leur action en faveur de la Céramique rend un hommage à tous les artistes imprégnés de toutes les influences.