Philippe Karsenty, élu de Neuilly-sur-Seine, a été interviewé par la très droitière chaîne américaine Fox News lundi soir pendant l’incendie de la cathédrale Notre-Dame.

Après avoir fait le rapprochement avec la tragédie américaine du 11 septembre, Karsenty a déclaré en direct : « Nous devons savoir que des églises sont vandalisées en France toutes les semaines. Bien sûr, le politiquement correct va vouloir nous faire croire que c’est un accident…» Le journaliste de Fox News l’a sèchement interrompu : « Monsieur, monsieur. Nous n’allons pas spéculer ici sur les causes que nous ne connaissons pas. Donc si vous avez des observations, ou si vous savez quelque chose, nous serons ravis de l’entendre. (…) Nous n’allons pas faire ça ici, pas maintenant, pas sous ma responsabilité. » Puis, il a coupé la communication.

Shepard Smith a ensuite repris le micro pour donner une leçon à Karsenty mais aussi et surtout aux journalistes français qui n’osent pas interrompre leurs invités quand ils disent des contre-vérités : « Nous sommes à des milliers de kilomètres. Et l’homme au téléphone avec nous n’avait absolument aucune information sur l’origine de cet incendie, pas plus que moi. Les enquêteurs seront amenés à déterminer les origines du sinistre. Mais les théories du complot, quel que soit le sujet sur lequel elles portent, sont inutiles. Dans la plupart des cas, elles sont contre-productives et insultantes à l’égard de la société. Et ceux qui les entretiennent ne sont pas animés des meilleures intentions. »

Karsenty, rageur, a posté sur son compte Twitter cette phrase digne du personnage : « Truth will come out », en français « La vérité éclatera ».

Elu à Neuilly, Karsenty s’était vu retirer sa délégation d’adjoint avant de rallier une opposition encore plus à droite. Son nom n’est pas inconnu : c’est le triste personnage qui a poursuivi pendant des années Charles Enderlin, envoyé spécial permanent en Israël, et France 2 après la diffusion d’images montrant un enfant palestinien, Mohammed al-Durah (12 ans), tué par une balle adverse en 2004 à Gaza. Karsenty a fini par être condamné pour diffamation en 2013. 

Auparavant, en 2002, il s’était vu condamner à un an d’inéligibilité et, plus récemment, en 2013, à l’interdiction de postuler à la fonction publique pendant un an, à chaque fois pour défaut de dépôt de ses comptes de campagne.

Une leçon de journalisme délivrée par la très réactionnaire Fox News, qui a fait campagne pour Trump, je n’aurais jamais pu l’imaginer. Et pourtant…

De plus, que cette leçon cloue le bec à Karsenty, quelle jubilation.