Pâque ou Pâques ; singulier ou pluriel, peu importe, la plus importante fête du christianisme n’évoque rien pour un athée invétéré comme moi. Surtout que selon que vous êtes catholique, juif ou orthodoxe, le jour de la célébration est différent et pas seulement. Pour les Juifs, il s’agit de célébrer la sortie d’Egypte et, pour les autres, la résurrection du Christ.

Bref, au fond cela m’indiffère.

A supposer que Dieu existe, ce qui n’est d’ailleurs pas attesté, nous n’obtiendrons jamais de réponse aux questions posées par les religions puisqu’il est muet, que peut-il penser de l’état de ses supposées créations, la Terre et l’Homme.

En pleine semaine sainte, la cathédrale Notre-Dame de Paris brûle, sans doute faute d’un entretien suffisant (honte à l’Etat qui ne pourvoit pas à la pérennité du patrimoine légué par les architectes et artisans, constructeurs des cathédrales et véritables génies de la création). Un président de la République, laïque, dramatise l’événement à outrance et ose utiliser l’émotion créée par l’incendie pour se lancer dans une piètre opération politicienne, tentant ainsi de se sortir d’un climat social de plus en plus délétère.

Le même personnage, qui ose se comparer au dieu Jupiter, consacre un conseil des ministres à cette seule question : comment reconstruire Notre-Dame en cinq ans, alors que la crise sociale embrase le pays.

Emmanuel Macron (ou Jupiter, ou premier de cordée, au choix) décrète une trêve politique, appelant le peuple à l’unité et à la concorde, mais remet la légion d’honneur à l’écrivain le plus réactionnaire qui soit depuis Louis-Ferdinand Céline et qui déclare la guerre aux Musulmans au seul prétexte de leur religion. Le dieu de miséricorde doit frémir.

Des milliardaires se lancent le défi de savoir qui donnera le plus pour reconstruire le monument, quand ils refusent augmentations de salaires, embauches et amélioration des conditions de travail, quand ils ont la générosité sélective et détournent la tête pour ne pas apercevoir la pauvreté endémique dans laquelle s’enfonce le pays. Le Christ ne doit pas être fier de voir un tel détournement de son héritage et de la charité.

Que pense Dieu de l’état de la planète où on tue partout, au Yémen (avec des armes françaises), au Sri-Lanka, en Libye, en Irlande du Nord ?

Que pense Dieu quand il voit les hommes piétiner la solidarité et la démocratie en Ukraine, en Israël, quand il assiste à des révoltes du peuple que les oligarques essaient de détourner comme en Algérie, en Egypte ou au Soudan ?

Dieu reste muet et nous n’entendrons jamais les réponses aux cris lancés par des millions de voix humaines en souffrance. Pour ma part, je n’attends pas ses réponses et je n’ai pas attendu pour espérer voir les hommes de bonne volonté s’unir pour prendre la place de Dieu pour résoudre tous les drames de la Terre.