Je n’ose y croire : mon précédent billet sur le mensonge d’Etat connaît une suite extravagante et inattendue par sa rapidité.

Dimanche, le président de la startup nation a nommé Sibeth Ndiaye secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, porte-parole du gouvernement. Chargée de communication d’Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle, elle s’était distinguée en déclarant à L’Express du 12 juillet 2017 : « J’assume parfaitement de mentir pour protéger le président. »

Elle aura de nombreuses occasions de mettre ses talents de menteuse au service non seulement du président, mais de l’ensemble du gouvernement, puisque le mensonge est érigé en mode de gouvernance.

Elle aurait pu débuter dès la fin de la semaine. Le procureur de la République de Nice, hiérarchiquement lié au ministère de la justice, et le préfet des Alpes-Maritimes avaient osé affirmer en chœur que Geneviève Legay n’avait pas été « touchée par des policiers » au cours de la manifestation des gilets jaunes du 23 mars. Macron avait repris cette version (et insulté la victime).

Or, un policier a fini par reconnaître qu’il avait bousculé Geneviève Legay et a fait part de ses sincères regrets. Le procureur, penaud, a dû faire volte-face.

Où il est prouvé que le mensonge d’Etat n’est pas l’apanage du seul Donald Trump !