Emmanuel Macron a lâché quelques miettes au peuple des pauvres pour tenter d’apaiser les colères des gilets jaunes.

Sur un ton compassé, il a accordé la charité, tout en avouant ne pas vouloir revenir sur ses cadeaux aux riches. Ne parlons plus de l’ISF ; sa restitution aux pauvres n’est pas d’actualité, car la justice sociale et fiscale, bref la justice tout court, ne peut pas être imaginée dans une société libérale.

Dans l’allocution du président de la République il n’y avait donc place que pour la charité.

Mais le peuple n’est pas dupe ; il sait que la France regorge d’argent. En 2017, les groupes du CAC 40 ont vu leur chiffre d’affaires augmenter de 6 % et ils ont dégagé 93,4 milliards de bénéfices, soit 26,5 % de plus qu’en 2016.

L’argent n’a pas ruisselé jusqu’au peuple ; les actionnaires se sont vus attribuer 47 milliards de dividendes (auxquels il faut ajouter les effets de 6,5 milliards de rachats d’actions). Or, les actionnaires des groupes du CAC 40 sont à 50 % des non-résidents, fonds d’investissements anglo-américains, asiatiques ou moyen-orientaux. Et eux n’investissent pas…

Le rendement des entreprises du CAC 40 est de 3,2 % supérieur à celui de leurs homologues américaines. Vive la France du capitalisme libéré.

La fête des actionnaires est permanente : les groupes du CAC 40 ont redistribué les deux tiers de leurs bénéfices à leurs actionnaires depuis 2008, année de la crise qu’on sait. Ces entreprises se gavent des cadeaux des Macron, Hollande, Sarkozy !

Et il serait impossible de donner un coup de pouce, un vrai, au SMIC ?

Les miettes pour les pauvres, les milliards pour les riches, on y revient.