La compétition est rude entre tous les dictateurs de la planète, lancés dans une politique répressive et obscurantiste inouïe.

Quand Bolsonaro s’oppose au transfert de Lula dans une prison de Sao Paulo, Recep Tayyip Erdogan, lui, fait encore détruire des livres.

Son ministre vient de communiquer un chiffre effrayant : en l’espace de trois ans, ce sont 301 878 livres scolaires de mathématiques qui ont été détruits sous les prétextes les plus imbéciles. On remarquera qu’il tient une comptabilité minutieuse de ses méfaits, comme les nazis tenaient la comptabilité des Juifs exterminés. Abject !

Auparavant, ce sont 1,8 million de livres scolaires qui avaient été retirés des classes de sixième au prétexte qu’ils mentionnaient la Pennsylvanie, l’Etat américain où se serait réfugié Fethullah Gülen, accusé d’avoir commandité le coup d’état manqué contre Erdogan. La bêtise n’a pas de limite.

S’en prendre au savoir, à l’enseignement et à l’intelligence est la marque de tous les dictateurs. Aujourd’hui comme hier.

En Turquie, la question est particulièrement sensible, le Pen Club venant de révéler que, depuis le coup d’état manqué, 200 médias ont disparu, 80 journalistes sont encore en prison et 5822 enseignants-chercheurs ont été radiés de 118 universités.

La communauté internationale, de Trump à Poutine en passant par Macron, ne dit mot et laisse se perpétrer ces crimes contre un peuple turc qui souffre terriblement, mais qui n’a pas abandonné la lutte en infligeant des revers électoraux à Erdogan à Ankara et Istanbul récemment.

Le mutisme de Macron est insupportable et en dit long sur le prétendu humanisme du président de la République forgé aux côtés de Paul Ricoeur.

Les Turcs attendaient sans doute une autre attitude et une condamnation ferme des pratiques d’Erdogan, assortie de sanctions comme celles qui sont appliquées à d’autres régimes autoritaires.

Macron s’expliquera-t-il un jour sur la mansuétude dont jouit le dictateur d’Istanbul ?