Le trophée des champions est un classique du football organisé chaque année en août par la Ligue du football professionnel et la Fédération française ; il se joue entre le champion de France et le vainqueur de la coupe de France.

Curieusement, il se déroule à l’étranger ; hier, ce sont les Chinois de Shenzhen qui ont pu assister à la victoire du PSG, propriété du Qatar, à Monaco, propriété d’un oligarque russe, Dmitri Rybolovlev.

Pourquoi choisir la Chine pour une rencontre qui, a priori, n’intéresse que les Français ? Parce que, nous apprend le Journal du dimanche, il sert de « support de développement du football français dans le plus grand pays d’Asie ».

On trouvera les explications de cette hérésie dans les pages économiques des médias plutôt que dans L’Equipe. Car le football-business est à la recherche constante d’argent frais, de sponsors et d’investisseurs ; pour cela, il emploie de plus en plus le langage des entreprises (et notamment des multinationales). On a pu entendre, par exemple, le président de la Fédération française, le très socialiste Noël Le Graet, déclarer en février 2017 à l’occasion d’une représentation des instances du football national à Pékin : « L’ouverture du bureau est une étape importante dans le cadre de notre politique de développement à l’international. La Chine a lancé un plan ambitieux en faveur du football. La Fédération Française se devait d’accompagner cette dynamique dans le pays le plus peuplé et l’un des plus dynamiques au monde. La Chine représente un relais de croissance et une formidable opportunité de promotion du football français.»

Drahi ou Bolloré, Peugeot ou Renault ont dû se pincer en prenant connaissance de phrases qu’ils ne renieraient pas !

Le football français a ainsi pu signer un contrat avec la chaîne de télévision PPTV pour la diffusion de rencontres du championnat de Ligue 1 ; le montant du contrat n’a pas été dévoilé.

Les instances dirigeantes du football sont imitées par les clubs. Le PSG, lui, avait ouvert un bureau à Doha, un autre à Singapour, puis un autre à New York. Il a ensuite signé un accord de partenariat avec une agence chinoise de marketing sportif, Desports, pour gérer ses droits de sponsoring et de licences en Chine et à Hong Kong. Enfin, dernière trouvaille, il vient d’ouvrir un espace de loisirs à Shanghai, le « PSG Park ».

En avril dernier, le directeur général adjoint en charge des activités commerciales du PSG (ça existe aujourd’hui) déclarait : « En 2011, notre Président a posé l’ambition de faire du Paris Saint-Germain une grande marque de sport à l’international et identifié l’ouverture de bureaux sur des territoires stratégiques comme une étape importante du développement. L’Asie représente aujourd’hui une zone à fort potentiel pour le club. Nous sommes très heureux d’ouvrir notre première filiale internationale sur le continent asiatique afin de renforcer la présence du club au plus près d’une audience de plus en plus sensible au football et à ses opportunités ».

Le PSG ? Une marque qu’il s’agit de monnayer ! Et le football dans tout ça…