L’information devient insupportable à la télévision où les journalistes doivent décliner le verbe émouvoir et le mot émotion à tout propos et à longueur de journal.

Alors, évidemment, la catastrophe du viaduc à Gênes a été une aubaine inouïe en cet été où l’information politique, économique et sociale était partie en vacances avec les titulaires des rubriques.

On bien eu droit à quelques séquences relatives aux vacances du président de la République à Brégançon et même de son épouse (à vélo), mais malgré le pied de grue des journalistes, il faut avouer qu’il n’y avait pour l’occasion aucune émotion palpable.

Alors, pleins feux sur les catastrophes (et à Gênes, hourra, il y avait des victimes françaises), sur les agressions et un peu sur les conflits. En revanche, les informations sur les réfugiés morts en Méditerranée ou en souffrance sur un bateau de secours, étaient prestement traitées. A peine quelques secondes.

La télévision, y compris de service public, se complait dans l’émotion. Et pas un journaliste ne se rebelle pour refuser ce traitement émotionnel, dont on sait qu’il suspend le raisonnement ?

On a peine à le croire : l’information-émotion est trop caricaturale pour que pas un seul journaliste ne dénonce le manque de recul par rapport aux événements, catastrophes ou faits divers sanglants !

Le traitement de la catastrophe de Gênes sous l’angle de l’émotion, provoquant la colère et l’apitoiement, permet d’évacuer la question des vraies responsabilités.

Ainsi va l’information confisquée par les milliardaires et les libéraux…