Quand France 2 magnifie l’information ‘’people’’, elle consacre la totalité de ses journaux télévisés de dimanche à la disparition d’Alain Delon. Le chaîne publique récidive ce lundi. Alain Delon jusqu’à la nausée.

L’information permet d’éluder les centaines de morts de Gaza ou du conflit russo-ukrainien, les incendies de forêt dans l’Hérault, mais surtout le déni de démocratie d’Emmanuel Macron, peu pressé de nommer un nouveau gouvernement.

Les hiérarques du service public ont perdu la raison et surtout les principes professionnels concernant la hiérarchisation de l’information.

Heureusement, la presse écrite reste plus mesurée pour aborder le décès du très réactionnaire Alain Delon. Elle respecte encore ses lecteurs en réserve une place à la critique de la politique non moins réactionnaire du président de la République.

Le Monde consacre son éditorial à la crise institutionnelle, sous le titre « Emmanuel Macron doit cesser de jouer la montre », et écrit : « Pareille situation a des conséquences graves : sous prétexte d’expédier les affaires courantes, le gouvernement démissionnaire, dénué de toute légitimité, prend des décisions d’importance, comme la signature des ‘’lettres plafonds’’ préparatoires au budget 2025. Cette léthargie, inédite sous la Ve République, ne saurait perdurer. »

De son côté, L’Humanité fustige un président qui « n’est pas au-dessus de la Constitution, dont la raison d’être est de faire reculer l’absolutisme des pouvoirs ». Le quotidien du progrès dénonce « la méthode même choisie par Emmanuel Macron (qui) montre l’insincérité de sa démarche : le président n’a aucunement l’intention de s’en remettre au verdict des urnes, et travaille à une issue qui en est l’exact opposé. Une sorte d’alliance des battu de droite et du centre, ripolinée en coalition gagnante. »

Le président avait décrété la trêve olympique ; aujourd’hui, les médias à sa solde ont décrété un deuil national pour Alain Delon.

En multipliant les coups de force, Emmanuel Macron joue, certes, avec le feu, mais il s’agit d’un jeu dangereux auquel les citoyens ne sont pas contraints d’adhérer et adhèrent de moins en moins.