Emmanuel Macron entend dominer la question du pouvoir, question centrale pour un président adepte de la verticalité et peu soucieux de la démocratie. Le gouvernement constitué autour du premier ministre, Jean Castex, ne laisse planer aucun doute : le président de la République fait savoir qu’il détient seul le pouvoir.
On est loin du gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. Emmanuel Macron a tranché tout débat à ce sujet et n’a nommé que des ministres acceptant une situation de soumission. Il s’est également donné les moyens de tout contrôler en envoyant de jeunes loups dans les cabinets des ministères régaliens.
S’il détient le pouvoir, il veut aussi vérifier que personne ne viendra mettre en cause l’usage qu’il fait du pouvoir et ses visées pour l’élection présidentielle de 2022.
Il n’a tenu aucun compte des événements qui ont marqué les élections municipales où, parfois, des inconnus ont réaffirmé le besoin de démocratie et écarté des maires partageant la vision verticale du pouvoir.
Les premières déclarations de Jean Castex ou d’Eric Dupont-Moretti ont semblé empreintes d’une grande naïveté. Ils sont trop intelligents pour croire qu’ils auront des marges de manœuvre et que celui qui a renforcé son pouvoir leur laissera un espace de liberté d’action.
Quand Bruno Le Maire a voulu taxer les plateformes américaines, Emmanuel Macron a immédiatement réagi pour freiner les ardeurs (pourtant bien timides) du ministre de l’économie. L’intérêt des grandes sociétés a prévalu sur l’intérêt général. Le marché dicte sa politique et conditionne toutes les règles.
Donc, Emmanuel Macron a constitué un gouvernement de ‘’godillots’’ pour répondre aux vœux du marché et en faire accepter les lois au peuple. L’hypocrisie est à son comble. Et on mesure le degré de soumission des ministres à leur parcours antérieur.
On a vu par exemple comment la question écologique a été évacuée par Emmanuel Macron, entraînant le départ tonitruant de Nicolas Hulot. Aujourd’hui, la détentrice du portefeuille est une opportuniste que la sénatrice écologiste Esther Benbassa a épinglé sur son compte Twitter, non sans humour :
« Toutes mes félicitations Barbara Pompili, ministre de la transition écologique. Pour ce qui est de l’écologie, je ne sais pas. Mais pour ce qui est de la transition, c’est incontestablement une experte: verte, puis vallsiste, puis macroniste. On attend la suite avec impatience. »
Emmanuel Macron n’est pas écologiste ; Barbara Pompili, on ne sait pas, mais on sait que le président a le pouvoir…