Jean-Francis Pécresse est éditorialiste au quotidien économique Les Echos, donc salarié de Bernard Arnault.

Il n’écrira rien qui pourrait déplaire à son patron ; il est en empathie avec lui, peut-être même en adoration devant la réussite de l’un des hommes les plus riches du monde.

Dans quel état était-il pour écrire son éditorial aujourd’hui ? Tout d’abord le titre. Provocateur : un hôpital trop public. Ensuite le contenu où le brillant journaliste vante les mérités du premier ministre et du ministre de la santé : « Pour soigner l’hôpital, écrit-il, mieux vaut entrer par la bonne porte, la grande. C’est ce qu’ont fait le nouveau Premier ministre, Jean Castex, et le ministre de la Santé, Olivier Véran.En consacrant 7,5 milliards d’euros à revaloriser les traitementsdes personnels non médicaux des hôpitaux – les médecins devant attendre encore d’être fixés sur leur sort -, ils apportent une réponse financière à la hauteur de la reconnaissance due aux « blouses blanches » en première ligne dans la crise sanitaire. »

Jean-Francis Pécresse a raté un épisode la pourtant longue lutte des soignants pour arriver à obtenir une revalorisation de leurs salaires ; un an de grève et de multiples manifestations n’auraient pas attiré l’attention des Echos ?

L’éditorialiste veut, maintenant, « redonner à l’hôpital public son attractivité », parce que, selon lui, « le public est devenu l’ennemi de l’hôpital. Quand il faudrait offrir des perspectives de carrière, des évolutions au mérite, des primes à la performance, des recrutements sous contrat permettant d’attirer des personnels compétents ou simplement nécessaires pour un temps donné, les règles du service public et le statut de la fonction publique empêchent les directeurs de le faire. »

Jean-Francis Pécresse veut appliquer au service public les règles du privé : salaire au mérite, flexibilité de la durée de travail, contrats à durée déterminée, primes. Il n’a pas osé franchir le pas en demandant la privatisation du système de santé, mais il a puisé ses idées dans le programme du MEDEF. Recopié scrupuleusement.

Pour terminer son billet, il tape fort sur les syndicats qui « eux, défendent un statut, pas l’hôpital. » Maudits syndicats qui ont mené la grève pendant plus d’un an et qui ne sont pas satisfaits des résultats du ‘’Ségur de la santé’’ ; maudits syndicats rétrogrades et qui ne savent pas s’habituer au monde nouveau.

Ah ! J’oubliais ; Jean-Francis Pécresse est le frère de Jérôme, le patron de la branche énergie renouvelable de General Electric et le beau-frère de Valérie, la présidente de la région Ile-de-France. Que c’est beau, l’esprit de famille.