Mais qu’arrive-t-il aux Echos ? La France a un nouveau gouvernement, nommé par celui qui parlait d’un nouveau monde, d’une ‘’startup nation’’ et le quotidien économique de Bernard Arnault y voit la patte de Sarkozy, l’ancien monde.

Les Echos ne se sont pas trompés. Les néolibéraux n’ont pas tourné la page de la droite réactionnaire de Sarkozy et le quotidien se félicite du retour aux fondamentaux pour terminer la casser des acquis sociaux. M. Arnault jubile.

L’ex-président de la République, qui traîne quelques gamelles judiciaires derrière lui, est qualifié de DRH d’Emmanuel Macron. Nicolas Sarkozy est toujours prêt à tout lorsqu’il s’agit des basses besognes de valet du capitalisme.

Le Figaro, lui, estime que c’est l’ombre de Nicolas Sarkozy qui plane sur le nouveau gouvernement ; le quotidien Dassault relève les noms des ministres qui ont travaillé avec lui, Jean Castex, Bruno Le Maire, Roselyne Bachelot entre autres, ou qui sont ses amis comme Eric Dupont-Moretti, Gérald Darmanin, etc.

La politologue Virginie Martin en a conclu sur franceinfo que « c’est un gouvernement et de droite et de droite et on sent la patte de Nicolas Sarkozy derrière ».

Le retour de Nicolas Sarkozy est tout sauf une surprise : la ligne politique d’Emmanuel Macron s’affiche nettement dans la continuité de la droite réactionnaire. Les rangs de La République en Marche sont si clairsemés que le recours à la vieille droite est la seule solution qui s’offre à l’hôte actuel de l’Elysée.

Roselyne Bachelot ne voulait plus entendre parler du cauchemar de la politique ; et coucou, la revoilà. Un clown rue de Valois, c’est tout sauf drôle pour la culture.

Quant au choix de l’avocat Eric Dupont-Moretti au ministère de la justice, il est déjà considéré comme une déclaration de guerre par l’Union syndicale des magistrats (USM), plutôt classé à droite. Le syndicat rappelle justement toutes les déclarations tonitruantes et à l’emporte-pièce du nouveau garde des Sceaux contre les magistrats et les institutions comme le Parquet national financier, l’Ecole de la magistrature, etc.

Les luttes intestines entre ceux qui restent, comme celle qui a opposé Blanquer et Darmanin pour savoir qui serait le premier flic de France, en dit long sur les ambitions personnelles des politiciens de droite, méprisants pour le peuple et les échelons intermédiaires.

Quel spectacle pitoyable que ce changement de gouvernement quand la France est à l’agonie, avec les annonces de suppressions de milliers d’emplois chaque jour, les menaces de faillites, la pauvreté qui se répand, l’école, le collège, le lycée et l’université qui sont dans un état déplorable, les soignants à nouveau dans la rue, les services publics menacés de privatisation.

Le jour d’après ne sera pas vert, Barbara Pompili n’étant qu’un gadget dans un gouvernement qui n’est au mieux qu’une équipe de campagne d’Emmanuel Macron pour la campagne présidentielle de 2022.

Le gouvernement de Jean Castex va rabâcher les paroles et les actes du gouvernement d’Edouard Philippe, en plus docile aux injonctions du patron et de son DRH. Nous ne vivons plus en démocratie, puisque le changement de ministres ne sera pas suivi de changements écologiques, économiques, sociaux et culturels que les résultats des élections municipales pouvaient laisser espérer.

Le pouvoir économique et financier échappe à Macron et à ses ministres. Ceux qui espéraient un pouvoir plus vert et plus social, ont assisté à la contre-attaque d’un pouvoir qui s’éloigne de plus en plus des aspirations du peuple. Les marchés n’ont aucune attention pour l’intérêt général et le bien-être du peuple.

Les Echos ne se sont pas trompés dans leur analyse du moment grotesque (et, au demeurant insignifiant) que nous venons de vivre : les marchés restent au pouvoir. Hier, c’était avec Sarkozy ; aujourd’hui avec Macron. Le choix des ministres n’est qu’un décor en trompe-l’œil pour tenter de leurrer le peuple.