« Macron amende sa politique pour se relancer » ; j’avoue que le titre de une du Monde daté de ce samedi m’interpelle et me laisse perplexe.

J’ai écouté, presque religieusement, la conférence de presse du président de la République et je n’ai pas entendu une seule phrase me permettant d’adhérer à ce qu’écrit le journal.

En revanche, j’ai bien entendu le prétentieux et méprisant Emmanuel Macron affirmer haut et fort qu’il n’avait pas fait fausse route ou que les transformations en cours ne doivent pas être arrêtées, mais poursuivies et intensifiées.

Alors, comment interpréter les mots ; ceux du président et de son instinct de classe forgée à l’ENA et même avant dans la bonne bourgeoisie amiénoise, et ceux des journalistes du Monde, appris dans les universités et dans les plus prestigieuses écoles de journalisme.

Dans un discours, surtout présidentiel, et dans un journal qui se veut de référence, chaque mot compte. Aucun n’est gratuit, même quand il s’agit de se livrer au jeu pervers de la petite phrase ou de trouver un titre accrocheur. A l’inverse de l’écrivain, aucun des deux ne recherche la figure de rhétorique, comme pouvait le faire De Gaulle lors des conférences de presse ou Hubert Beuve-Méry dans son billet quotidien signé Sirius.

Je conclu de mes interrogations que Le Monde vole au secours d’un président de la République sérieusement dévalorisé dans l’opinion publique. De quoi émouvoir la mémoire de son fondateur, qui, s’il n’est pas exempt de critiques, aimait répéter que : « Le journalisme, c’est le contact et la distance. »

Ici, Le Monde a manqué de distance. Ce n’est pas la première fois.