Hugo Clément est jeune, il vient d’entrer dans la trentaine, et il sait se placer devant une caméra de télévision pour toujours apparaître sur l’écran. Le jeune homme est le réalisateur de ses propres documentaires et le maître du montage.
Le jeune homme a administré hier soir sur France 2 une leçon de télévision d’aujourd’hui, narcissique, inversant les rôles (c’était lui le sujet du documentaire et non les espèces menacées). On a vu plus souvent son beau profil que les images des animaux que l’homme s’évertue à faire disparaître de son environnement.
Le jeune homme a vite compris comment tirer profit d’un thème dans l’actualité, l’écologie ; la ressemblance avec le jeune Nicolas Hulot était frappante.
Il s’est amusé à se mettre en scène, jouant copain-copain avec les vrais défenseurs de la nature rencontrés au cours de ses voyages. Malgré ses efforts, on avait du mal à croire à son empathie. Etre convaincant à l’écran est un art qu’il ne maîtrise pas encore.
L’émission n’a pas convaincu les téléspectateurs qui, deux jours plus tôt, avaient, paraît-il, viré au vert. ‘’Sur le front des animaux menacés’’ n’était pas de la grande télévision, genre Frédéric Rossif, par exemple, seulement un pâle reflet de la télévision d’aujourd’hui
Le jeune homme n’a pas rendu service à la cause qu’il prétend défendre. Il défend beaucoup mieux sa petite personne, dont tout le monde se moque.
La télévision rend fou, disait Bruno Masure ; je le crois volontiers. Mais la maladie frappe de plus en plus jeune.
Hugo Clément avait été surnommé Ego Clément par des collègues de travail. Comment avaient-ils pu deviner ?