C’était inévitable. Après l’assassinat de George Floyd aux Etats-Unis et la campagne ‘’Black Lives Matter’’, il était inévitable que les accusations de racisme ressurgissent à propos de l’album d’Hergé, Tintin au Congo.

Les demandes d’insertion d’une préface se heurtent, cependant, au refus de la veuve du célèbre dessinateur belge.

L’accusation permet de revenir un peu plus en détail sur Hergé, son oeuvre et le personnage qui a fait son succès, Tintin, le reporter du Petit Vingtième.

Hergé était réactionnaire. Son premier employeur, l’abbé Norbert Wallez, patron du quotidien catholique ultraconservateur, Le Vingtième siècle, assurait la promotion de tout ce que la Belgique d’alors pouvait véhiculer d’antiparlementarisme et d’antisémitisme ; il était un fervent admirateur de Mussolini.

Le curé eut une profonde influence sur Hergé, tout juste sorti des rangs scouts intégristes. C’est lui, l’homme d’église, qui commanda à son petit protégé le premier album des aventures du petit reporter. Intitulé Tintin au pays des soviets, il s’inspire d’un pamphlet, Moscou sans voiles, d’un anticommunisme très primaire, écrit par l’ancien consul de Belgique à Rostov-sur-le-Don.

Faut-il alors s’étonner que celui qui commençait à connaître un certain succès acceptât d’aller travailler au Soir, le quotidien réquisitionné par les Nazis, en 1940 et qu’il se soit distingué avec un album, L’Etoile mystérieuse, dans lequel on peut voir des dessins de juifs an nez crochu.

Tous les albums de Tintin sont emprunts de l’idéologie de leur auteur.

Dans Tintin au Congo, les clichés racistes abondent ; on peut y voir des Africains caricaturés et présentés comme des enfants. Un autre album, Les bijoux de la Castafiore, s’égare en faisant des Tziganes les voleurs des fameux bijoux. Pis encore, la Castafiore, est un personnage de femme ridicule.

Le monde d’Hergé ne mérite pas le succès qu’il a eu et qu’il a encore.

Au moment où les racistes d’hier sont mis en accusation et déboulonnés, il serait temps de montrer le vrai visage d’un Hergé réactionnaire, raciste et collabo et d’un Tintin peu fréquentable.