Emmanuel Macron vient de recevoir une nouvelle gifle magistrale du patron britannique du groupe pharmaceutique Sanofi, Paul Hudson. 

Pas très ‘’british’’ dans la forme, le patron avait administré une première baffe en annonçant que les Etats-Unis auraient la priorité en cas de découverte d’un vaccin contre le coronavirus ; il n’a pas attendu longtemps avant de souffleter à nouveau le président premier de cordée en décrétant de nouvelles suppressions d’emplois (1000 en France) et en externalisant le pôle chimie (au moment où Macron veut rapatrier la fabrication du paracétamol), tout en maintenant la distribution de 4 milliards d’euros de dividendes aux actionnaires, dix jours après la visite du chef de l’Etat dans l’une des usines du groupe, où il avait distribué un pognon de dingue.

Les gifles sont désormais interdites en France, mais il est bon de rappeler que les enfants giflés se tenaient la joue et baissaient la tête. Macron, lui, continue de pérorer bien que les deux épisodes en disent beaucoup sur son degré d’influence réelle et son pouvoir.

Paul Hudson, un mauvais garnement britannique comme les aimait Margaret Thatcher, lui, ignore superbement l’effronterie de Macron.

L’ancien conseiller économique et l’ex-ministre de l’économie de Hollande n’ont pas dû retenir des cours à l’ENA que le CAC 40 et le montant des dividendes ont pris le pouvoir sur le politique dans la société néolibérale.

Macron a encaissé les gifles ; tout juste a-t-il fait dire par Bercy qu’il serait vigilant pour qu’il n’y ait aucun départ contraint et aucune fermeture d’usine. Paul Hudson en rit encore.

Foutaise quand on saura que le plan de suppressions d’emploi précédent (470 personnes) remonte seulement à juin 2019 (il n’est pas achevé) et que 700 ruptures conventionnelles doivent intervenir d’ici à la fin de l’année ; foutaise encore puisque Sanofi a déjà annoncé l’arrêt d’activité de certains centres de recherche sur le diabète et les maladies cardiovasculaires.

Le président joue aux citoyens la comédie du pouvoir, comme un enfant un peu turbulent que ses parents assoient devant la télévision pour gérer leurs affaires en toute tranquillité.

Emmanuel Macron n’ignore rien de ce qui se passe chez Sanofi, même s’il feint de découvrir les suppressions d’emplois. L’Etat est le troisième actionnaire de Sanofi, avec 5,11 % du capital, derrière L’Oréal (9,43 % et BlackRock, 5,9 %) par l’intermédiaire de la Caisse des Dépôts et Consignations (la CDC), qui, précision importante, est une institution financière publique, placée sous le contrôle direct d’un comité de surveillance rendant compte au Parlement.

Macron ne peut rien ignorer des sombres desseins de Sanofi dans laquelle la CDC a augmenté sa participation le 21 avril dernier en franchissant le seuil de 5 % le 21 avril dernier.

Cruelle comédie, car au-delà des postures du président, c’est le sort de milliers de salariés qui est en jeu et l’avenir de notre industrie.

Reste à espérer que, demain, ce sont des millions de gifles qui seront données au petit Manu, le sale gosse, par un peuple en colère. Et pas pour jouer la comédie. Mais pour le voir partir la tête basse. Enfin.