Emmanuel Macron et son entourage prétendent vouloir le bien et le bonheur du peuple ; ils l’ont ressassé pendant la campagne des élections législatives, avec encore plus de force que durant la campagne présidentielle. Ils ont promis d’améliorer le pouvoir d’achat des Français subissant la vertigineuse augmentation des prix de l’énergie et de l’alimentation.

Qui peut croire le président de la République ? Au cours des cinq dernières années, il a confisqué le pouvoir au nom d’un pouvoir vertical échappant à toute réalité des besoins du quotidien, des jeunes aux plus âgés. En affichant un mépris souverain à l’égard des élus et de leurs représentants ou encore des syndicats, il a cyniquement affirmé son aversion pour le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. 

Toute l’organisation sociale est l’objet d’une attention minutieuse pour ne pas entraver la loi des grandes entreprises ; Macron ne dissimule plus rien : au service des multinationales, il sacrifie l’intérêt du plus grand nombre pour le livrer à une oligarchie mondiale et inaccessible, avec laquelle il aime ripailler à Versailles. 

Au cours de sa très brève campagne, volontairement réduite pour évacuer, justement, la question du gouvernement de la cité, il a prêché pour le bonheur dans un monde que le peuple n’accepte plus, le monde libéral, individualiste, dur pour les pauvres (qui produisent les richesses) et généreux pour les riches (qui en profitent).

Nous ne vivons plus en démocratie. Macron a fait un choix et il l’impose à tous les citoyens en les soumettant à la loi d’un marché intolérable et antidémocratique puisqu’il n’émane pas du peuple.

L’attitude du président et de son entourage au cours de l’entre-deux tours des élections législatives a encore ajouté du mépris.

Dans de nombreuses circonscriptions, ceux qui se réclament du monde selon Macron ont préféré porter leur voix sur les candidats d’un monde fascisant, xénophobe, excluant l’autre au nom d’une prétendue préférence nationale et encore plus dur pour le pauvre, contrairement à ce qu’ils affirment, plutôt que sur les candidats d’un monde meilleur, celui d’une gauche enfin réunie. Le parti au nationalisme étroit et aux visées dangereuses a aujourd’hui un groupe parlementaire qui fait peur, avec des porteurs d’une idéologie qui a fait la démonstration de ses perversités ici ou ailleurs.

Emmanuel Macron, son entourage et la droite traditionnelle de plus en plus réactionnaire et intégriste a une curieuse conception de la démocratie. Quand ils ont conquis le pouvoir, en détournant des urnes les gueux qui n’en attendent plus rien, ils le confisquent et en font leur chose, pour préserver le marché. Ils le protègent à n’importe quel prix quand une partie du peuple a des velléités de s’émanciper et de remettre en cause des dogmes qualifiés d’inaltérables. Ils n’hésitent pas à sacrifier l’intérêt général pour préserver les privilèges d’une caste, la leur.

Emmanuel Macron a dévoilé un peu plus son vrai visage ; en d’autres termes, il s’est soumis davantage au véritable pouvoir, ni local, ni proche, mais mondialisé, livré aux plateformes et à ceux qui ont le regard vissé sur les cours de la bourse. Il en sera le prisonnier pendant les cinq prochaines années.

A moins que ceux qui se détournaient des urnes ne rejoignent les manifestations des institutions intermédiaires…