Vendredi à Cherbourg pour le lancement du nouveau sous-marin nucléaire français, le Suffren ; samedi à Paris, à l’hôtel de Brienne à l’occasion d’un discours aux armées, annonçant la création d’un commandement ‘’spatial’’ au sein d’une l’armée de l’air qui deviendra une armée de l’air et de l’espace ; dimanche, à Paris pour un défilé militaire à l’occasion de la fête nationale, placée sous le signe de l’Europe de la défense ; Emmanuel Macron est décidément un chef de guerre.
Flatter le sentiment national en pleine crise économique et politique (notamment avec les affaires de Rugy), appeler à la cohésion nationale et rendre hommage aux morts et blessé (c’est bon pour la séquence émotion), le nouveau monde de Macron n’a rien à envier à ses prédécesseurs. Il fait même plus ; on peut même dire qu’il en fait des tonnes, comme on le dit plus crument.
S’il flatte les armées et ses fiers soldats en réaffirmant haut et fort qu’il veillera personnellement à l’application de la loi de programmation militaire (coût estimé actuellement à 59 milliards quand même !), ‘’en même temps’’ il est d’une insolence rare vis-à-vis des professions médicales (et notamment des urgentistes), des enseignants, des chômeurs, c’est-à-dire de beaucoup de citoyens, qui, eux, attendent des coups de pouce moins onéreux budgétaires pour mieux soigner, pour mieux enseigner, ou simplement pour avoir le droit de travailler.
En revanche, pour les militaires, Emmanuel Macron annonce comme une provocation que « l’effort budgétaire sera tenu. »
D’autres avant lui, aux Etats-Unis, ont lancé la notion de ‘’guerre des étoiles’’ ; aujourd’hui, le président de la République s’y rallie pour satisfaire son ego jupitérien.
Pour remplir toutes les annonces faites au cours de ces trois rendez-vous, les 59 milliards seront largement insuffisants ; d’ailleurs Macron a annoncé que « de nouveaux investissements indispensables seront décidés. »
A Cherbourg, le président chef de guerre a réaffirmé vouloir assumer « notre statut de grande puissance ». Comme si une grande puissance ne pouvait être que militaire, plutôt que le résultat d’investissements dans la recherche scientifique, dans la politique éducative, intellectuelle et artistique.
Contrairement à Georges Brassens qui, le 14 juillet, restait dans son lit douillet, il faut se lever contre cette politique de matamore et rejoindre les luttes des hospitaliers, des enseignants, des créateurs et des pacifistes.