Le Tour de France (qui n’a plus de Tour que le nom, rentabilité oblige) terminé, les médias pourront peut-être aborder plus longuement les vrais sujets d’actualité quand la terre flambe. Le Tour de France, vaste entreprise capitaliste, a réussi à amener sur les routes des millions de citoyens, criant, vociférant, tendant le poing, courant aux côtés des coureurs dans les cols au risque de les gêner (ou de les faire tomber), en oubliant que les performances des premiers de cordée sont suspectes.

Vous voulez du cirque et oublier l’inflation, le chômage, l’augmentation du prix de l’énergie, allez sur les routes du Tour admirer des cyclistes qui ne marchent pas à l’eau claire ! Mais, chut, on n’en parle pas ; on applaudit et on crie.

La terre brûle sur tout le pourtour méditerranéen, mais pas seulement ; le Canada et les Etats-Unis paient un lourd tribut, eux aussi, à la folie financière qui, par ses excès, modifie le climat outrageusement.

En France, le Tour tombait à pic pour oublier un prétendu remaniement gouvernemental. Des ministres auxquels Macron n’abandonne aucun espace médiatique ont quitté leur ministère ; d’autres valets qui multiplient les problèmes avec la justice ou avec l’éthique (pour cause de conflits d’intérêts) prennent leur place. La vie continue, inchangée, et elle n’est pas plus belle pour les pauvres, toujours plus nombreux et plus pauvres. Eux n’attendaient rien de ce ‘’changement’’.

Les jeunes, eux, se débattent avec Parcousup quand ils ont réussi à aller jusqu’au baccalauréat ou avec la violence quand ils sont enfermés dans leur ghetto de banlieue. Ils continuent à subir contrôles au faciès et à traîner leur mal de vivre.

Quand ils se révoltent, leurs gestes sont inconsidérés et imbéciles ; certains osent même s’en prendre aux écoles ! La répression est féroce ; Darmanin et Dupond-Moretti ne la freinent pas et se gardent de proposer des remèdes à la hauteur de la situation. Et quand la justice ose incarcérer un policier violent, le directeur de la police nationale, rejoint par le préfet de police de Paris, ose s’indigner en s’écriant « qu’avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison ». Ni le président de la République, ni les ministres ne dénoncent ces paroles qui mettent en cause l’indépendance de la justice.

Emmanuel Macron détourne les yeux et va à des milliers de kilomètres de la métropole visiter une colonie, la Kanaky (à laquelle il avait promis l’indépendance), puis des pays de l’espace Pacifique pour tenter de faire croire à la puissance de la France. 

La terre flambe, la France aussi et la République a un président qui rêve de grandeur et de puissance ; un rêve qui ne correspond à aucune réalité politique, mais le président veut !

Le monde du libéralisme est fou. Et il brûle !