C’était le 17 septembre 2014, Emmanuel Macron venait d’être nommé ministre par Hollande et, pour paraphraser Victor Hugo (l’écrivain honni par Houellebecq), déjà le président perçait sous le ministre (« Et du premier consul, déjà, par maint endroit, le front de l’empereur brisait le masque étroit »).

Le tout jeune ministre dont on vantait les qualités au-dessus de la moyenne s’illustrait par une des petites phrases dont il se fit, ensuite, le champion : « Il y a dans cet abattoir une majorité de femmes, il y en a qui sont pour beaucoup illettrées ».

Emmanuel Macron, président de la République, s’est entouré de conseillers et d’élus dignes du régime élitiste et élitaire dont il est le représentant assumé.

Gilles Legendre, un président du groupe La République en Marche à l’Assemblée nationale, bien né (à Neuilly) et bien élevé (au collège Sainte-Croix), ex-journaliste, a tenté de s’élever au niveau de celui qu’il a rallié en 2016. Au micro de la chaîne parlementaire, il a déclaré tout de go : « Nous avons insuffisamment expliqué ce que nous faisons. Et une deuxième erreur a été faite : le fait d’avoir probablement été trop intelligent, trop subtil, trop technique dans les mesures de pouvoir d’achat. »

La masse est ignare ; le président a une pensée complexe et Gilles Legendre rabâche ce que dit le président.

On tourne en rond dans la majorité mais le mépris y est permanent.