Les téléspectateurs n’avaient même pas retenu leur souffle ; l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) a donc pu faire preuve d’audace en renouvelant l’attribution des fréquences hertziennes de TF1 à TF1 et de M6 à M6 ! Ouf !

Le court communiqué publié après des délibérations sans suspens est un modèle du genre. L’ARCOM ose écrire que « cette sélection […] a été opérée en appréciant notamment l’intérêt de chaque projet pour le public au regard de l’impératif prioritaire de sauvegarde du pluralisme des courants d’expression socioculturels. »

Comme en 1987, on nous refait le coup du mieux-disant culturel et de l’impératif prioritaire de sauvegarde du pluralisme. 

Comment les membres de l’assemblée plénière de l’ARCOM, qui sont loin d’être des imbéciles, peuvent-ils laisser croire que le souci de Bouygues est le pluralisme ou que le groupe allemand Bertelsmann est un meilleur garant de la liberté d’expression que Xavier Niel (qui lorgnait le canal de M6) ?

Les deux dirigeants des chaînes privées ont pris de nouveaux engagements en matière d’investissements, de créations quand ils diffusent chaque jour un nombre incroyable de séries américaines. Ils n’ont convaincu que ceux qui veulent être convaincus et ils ont donné des arguments à un aréopage à la botte des actionnaires, du pouvoir et de Macron réunis.

Que les ménagères de plus de cinquante ans se rassurent, elles auront toujours leurs rendez-vous habituels avec les images qui abêtissent, et cela durant dix ans de plus.

La télévision française est à l’image du pays, c’est-à-dire bien malade. Le docteur ARCOM ressemble de plus en plus à Monsieur Diafoirus !