Faut-il que le président de la République soit à ce point paniqué pour relayer les rumeurs et se permettent de communiquer à France Info les remontées de terrain en sa possession qui feraient état d’un grave danger pour la journée du samedi 8 décembre. Des gilets jaunes monteraient à Paris pour casser et tuer.

Emmanuel Macron et son entourage jouent clairement la dramatisation et justifient par avance leur décision imbécile de renforcer les forces de répression et de faire appel à la présence de blindés pour s’opposer à ce qui serait, au fond, un putsch sanglant fomenté par l’ultradroite et l’ultragauche réunis dans un même élan.

Le pouvoir joue sur la peur pour dissuader les gilets jaunes de venir manifester, c’est un grand classique des pouvoirs réactionnaires aux abois. Il prétend également avoir revu sa stratégie en annonçant la mobilité des forces de police qui seraient autorisées à aller au contact, donc à l’affrontement direct avec les risques que cela suppose. Le pouvoir répressif s’exonère par avance de toute bavure, tout en s’y préparant.

Le triste nouveau monde de Macron ressemble de plus en plus à l’ancien, celui qui envoyait les troupes mater les grèves de mineurs en tirant sur les manifestants. L’ordre capitaliste, pour se perpétuer, ne s’interdit pas les morts.

En agissant ainsi, il joue avec le feu. Pense-t-il vraiment régler la crise sociale en faisant donner les forces de police ?

Pense-t-il vraiment régler le mouvement lycéen en faisant preuve d’une violence inouïe, en gazant, en matraquant et en humiliant des centaines de jeunes agenouillés, les mains sur la tête ou menottés, comme à Mantes-la-Jolie ?

Les médias d’information continue s’en régalent, certes, mais Macron a emprunté un chemin dangereux quand gilets jaunes, lycéens, étudiants, et d’autres ne souhaitent qu’un avenir digne, plus digne, gardant au fond d’eux-mêmes et collectivement l’espoir de connaître des jours heureux, inondés de soleil, libérés du poids d’un avenir incertain dans un pays où ils auraient enfin leur mot à dire.