Que Mme Brigitte Macron ait un avis sur tout, quoi de plus normal dans un pays où les femmes secouent sérieusement le vieux monde patriarcal. Mais que l’épouse du président de la République se croit obligée de le faire savoir à tous les citoyens en raison de sa proximité avec lui est d’une incongruité rare.

Il semble que la citoyenne Brigitte Macron usurpe un rôle qui n’est pas le sien. Les électeurs ont élu son mari et rien dans la Constitution ne lui attribue ni pouvoir, ni fonction. Faudra-t-il lui rappeler que le temps où l’épouse de De Gaulle, surnommée Tante Yvonne, faisait interdire le film La religieuse, est lui aussi terminé !

On pourrait épiloguer longuement sur l’indécence de lui avoir attribué un bureau à l’Elysée et, plus encore, un cabinet !

Mme Macron s’est déclarée en faveur de la réforme des retraites et pour le port de l’uniforme à l’école en osant déclarer dans la feuille pour le bas peuple de son ami Bernard Arnault : « J’ai porté l’uniforme comme élève : quinze ans de jupette bleu marine, pull bleu marine. Et je l’ai bien vécu. Cela gomme les différences, on gagne du temps – c’est chronophage de choisir comment s’habiller le matin – et de l’argent – par rapport aux marques. »

La tenue de Brigitte Macron, jupette et pull bleu marine, était l’uniforme des écoles bien pensantes, genre catho intégriste ; a-t-elle oublié qu’à l’époque cette tenue ne gommait pas les différences qu’elle prétend. Au contraire, la tenue bleu marine était portée par les enfants de la bonne bourgeoisie pour les distinguer des élèves de la laïque, école du peuple et des citoyens, où on ne faisait pas sa prière avant chaque cours.

Brigitte Macron devrait également se rappeler qu’elle s’est affranchie de la bien-pensance en couchant avec son élève, déclenchant un scandale.

Bref, l’avis de Brigitte Macron, on s’en fout. L’article du Parisien, on s’en fout. Ses reprises par tous les autres médias, tout autant. Mais, au fond, pas tout à fait : quand les journalistes cesseront-ils de relayer les pensées de cette Madame Sans-Gêne d’aujourd’hui et de lui lécher les bottes ?

Un peu d’éthique professionnelle !