« Impayable comme toujours, Le Monde, journal de grands bourgeois pour grands bourgeois », comme l’écrivait Les Cahiers du cinéma (ancienne formule, avant son rachat par Niel) ne pouvait pas faire moins de consacrer trois pages à un portrait de Valérie Pécresse. Le titre : « De l’ennui d’être ‘’Mme Parfaite’’ ». Osé !

Le journal de grands bourgeois, donc, dresse un portrait flatteur de la candidate de la droite versaillaise, même si, clin d’oeil, il y est rappelé qu’elle avait hérité d’un surnom moins flatteur à l’ENA : « NAP », pour Neuilly-Auteuil-Passy.

Le journal de grands bourgeois reste en revanche d’une rare discrétion sur la fortune du couple Pécresse :

« A 54 ans, elle est aussi membre du Siècle, club parisien de l’élite, reste une habituée des dîners des Young Leaders, réseau d’influence franco-américain, habite Versailles, ville royale et catholique. Elle possède enfin plusieurs maisons de famille. Conséquence : des vacances partagées entre ses résidences secondaires avec une régularité de métronome, le cœur de l’été en Haute-Corrèze, à Combressol, première quinzaine de juillet et prérentrée à La Baule, en Loire-Atlantique. »

Pour en savoir plus, il fallait lire L’Humanité qui dévoile, sous le titre « Valérie Pécresse, un patrimoine très classe supérieure », la situation enviable d’un couple très fortuné :

« L’opacité règne sur les biens détenus par Valérie Pécresse et son mari, Jérôme. Le couple a cumulé une fortune imposante, et le programme fiscal de la candidate lui permettrait de baisser ses impôts, comme ceux des plus riches. Concernant le patrimoine immobilier, le couple Pécresse détient trois propriétés : deux à La Baule et une à Versailles. De belles villas, achetées respectivement 1 million d’euros cash pour la première en 2003, 2 millions d’euros pour la deuxième, voisine de la première dans la station balnéaire, et 2 millions d’euros pour la dernière, près du château de Versailles. Compte tenu de l’inflation immobilière, la valeur de ce patrimoine place le couple très largement au-delà du seuil de 1,3 million d’euros qui le rend assujetti à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Or, Valérie Pécresse propose dans un « choc de transmission de patrimoine » de relever de 30 % à 50 % l’exonération de la résidence principale dans le calcul de cet impôt. Dans la même veine, elle propose de réduire de quinze à six ans le délai de donations défiscalisées jusqu’à 100 000 euros de la part des parents, disant vouloir « aider toutes les familles ». À commencer par la sienne : selon le Canard enchaîné, elle avait transmis 600 000 euros à ses trois enfants en 2014. »

L’Humanité révèle aussi que « de par les fonctions occupées par Jérôme Pécresse (patron de la branche énergies de General Electric France) le couple a longtemps détenu des actions Alstom puis GE, dont la valeur estimée par Valérie Pécresse dans ses déclarations d’intérêts pourrait être sous-évaluée. »

Valérie Pécresse, Mme Parfaite ? Oui, parfaitement grande bourgeoise et qui méritait bien un portrait élogieux dans le journal de grands bourgeois.