Le néocapitalisme piétine l’homme et son environnement ; le régime dans lequel nous vivons, qui prétendait être l’émanation d’un nouveau monde, ressemble chaque jour davantage à un totalitarisme, qui nous prépare à des désastres humains et écologiques irréversibles.
Le commerce, disent les économistes ultralibéraux, se porte de plus en plus mal ; les consommateurs tourneraient le dos à leurs désirs et à la demande artificiellement créée par la publicité outrageuse, aliénante et manipulante.
La faute à un pouvoir d’achat en berne depuis de nombreuses années, auquel Emmanuel Macron ne souhaite pas apporter de réponse pour satisfaire ses amis des entreprises du CAC 40.
Plus les petits commerces de proximité, où se cultivait la sociabilité, crèvent, plus les grandes surfaces des multinationales sans âme suppriment des emplois et réduisent leur personnel (majoritairement féminin) à des CDD sous-payés, accroissant le nombre des travailleurs pauvres.
C’est dans ce contexte morose et déprimant que le préfet du Val d’Oise a déclaré le projet EuropaCity d’utilité publique, vaste centre commercial de 250 000 mètres carrés de commerces et de « culture » (consommatrice et non émancipatrice) dans le triangle de Gonesse sur des terres agricoles, né dans les conseils d’administration de la filiale d’Auchan, Immochan (devenue Ceetrus), de la famille milliardaire Mulliez et du groupe chinois Wanda.
Le préfet, qui a reçu le feu vert du pouvoir macronien, ose déclarer que EuropaCity présente des avantages certains pour la collectivité comme pour les populations. Les donneurs d’ordre n’ont pas la même définition de l’utilité publique que les salariés et les prolétaires qui se révoltent aujourd’hui sur de nombreux ronds-points et sur leurs lieux de travail.
Il a oublié de mentionner les avantages pour les dividendes des actionnaires et des inconvénients pour l’emploi des autres zones de commerce proches et pour l’environnement, la dernière des préoccupations du président de la République.
C’est aussi dans ce contexte qu’on apprend que le conseil constitutionnel, composé de « notabilités politiques à la recherche de pantouflage », non élues, vient de censurer 23 des 98 articles de la loi dite Egalim (pour Equilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible). L’article 78 de cette loi autorisait les agriculteurs à acheter des semences anciennes sans être contraints de s’adresser à Monsanto, Du Pont et Dow Chemical.
Serons-nous donc condamnés à continuer à nous sustenter et à nous empoisonner avec des OGM ? A nous satisfaire de ce que nos contempteurs appellent le bien-être libéral dans l’attente d’un mirage baptisé ruissellement.
Il ne nous reste qu’une solution : nous opposer à ce cataclysme capitaliste et à ce désastre écologique imposés par des fantoches entrés en politique par effraction, à les chasser et à reprendre le pouvoir.
Le petit peuple a fait son retour avec des gilets jaunes sur le dos ; mais pour gagner vraiment, il faut être plus nombreux et ensemble. Et ne jamais désespérer.