Il est inouï que l’Espagne ait pu élever un mausolée (démesuré) pour recueillir la dépouille du dictateur Francisco Franco.

Imagine-t-on un mausolée à la gloire d’Hitler en Allemagne ou de Mussolini en Italie ? Ces trois-là sont responsables de millions de morts, de Républicains ici, de Juifs là, mais aussi de Roms, d’homosexuels, de communistes ou de simples citoyens attachés à la démocratie.

Le mausolée du Valle de los Caidos était une insulte à toutes les victimes, comme celles de Guernica. La décision du gouvernement de Pedro Sanchez vient seulement réparer une monstruosité et une faute politique autorisée par tous les gouvernements qui ont succédé à la dictature depuis 1975.

Entendre les nostalgiques vociférer et saluer le bras tendu est un délit ; entendre la famille vociférer et déclarer s’opposer à l’exhumation de la dépouille est indécent. Cette famille en appelle à l’Eglise catholique et veut donner à l’infâme « une sépulture chrétienne ». Alors, entendra-t-on le pape François sur le sujet ; l’entendra-t-on condamner cette Eglise espagnole qui a collaboré et, plus encore, a contribué au maintien de Franco au pouvoir pendant 36 ans.

Pourquoi cela serait-il plus difficile que de faire part de sa honte à propos des crimes sexuels commis par les prêtres dans de nombreux pays ?